
| *56 J
ide la grotte ; ainsi, non-seulement, il me
fut impossible <l’y entrer , mais je ne pus
même la voir que très - imparfaitement à
l’exléiàeur. Jl me paroît hors de doute, que
ces grottes sont l ’ouvrage des eaqx de la mer;
leur peu d’élévation au-dessus de somniveau,
et la nature très-tendre du roc, dans lequel
elles sont creusées, me semblent l’indiquer
clairement.
En contemplant ces. rochers, je crus observer
dans la. matière dont éloient formés
les plus éloignés de moi, une tendance à
prendre la ligure prismatique et régulière du
basalte- le ne doutois pas qu’il n’y eût là
un assemblage de colonnes basaltiques ; il
étoit impossible d’y parvenir en suivant la
côte , la mer coupant toute communication
entre cette partie des rochers et les autres»
D falloit tâcher d’y arriver par en haut,
ce qui n’étoit pas facile* Je parvins, non
sans, peine, à escalader la pente rapide
d’une collipe de sable fort élevée, quelques
roseaux piquans qui croissent dans le sable,
me servoienl de soutien pour grimper; arrivé
au sommet, et me tronvapt au niveau des
çîmes du rocher de Kineaid’, je ne tardai pas
'( »3? |
à apercevoir cette portion de roc , qui for-
moit un groupe de jolies colonnes basaltiques
de la plus parfaite régularité; mais ce faisceau
si remarquable étoit à 200 pieds au-
dessous de moi, et j en étois séparé par un
précipice, aü fond duquel, la mer rouloit
ses vagues énormes. Je regardai long-temps
pour trouver une manière quelconque de
descendre, mais le rocher étoit taillé à pic.
Enfin, à force de chercher , je finis par découvrir
un endroit qui me parut praticable,
quoique presque vertical. J’avois une si
grande envie d’examiner dë près ces prismes
basaltiques, les premiers un peu réguliers
que j ’eusse vus en Ecosse, que sans songer
au danger ', je me glissai “ le mieux
que je pus en m’accrochant aux touffes
d’herbe sèche, qui croïssoient là en abondance
, et me servant eh guise d’escaliers,
dés têtes de colonnes qui sortoient de terre,
comme des troncs d’àrbres qu’on auroit coupés
un peu au-dessus de la racine.
Arriyé au bord de la mer, je me trouvai
au pied du faisceau de colonnes , dont j ’admirai
la régularité et je puis dire l’élégance;
les plus grandes avoient 25 pieds de haut