
tare de la houille se trouve changée auprès
de la ligne de contact des deux roches, et
même à une distance considérable de cette
ligne, et que ce minéral, ayant perdu toute
la matière bitumineuse qu’il contenoit, est
devenu incombustible, et paf conséquent
tout-à-fait inutile. M.r C.... me fit voir à une
certaine distance de ses mines, un filon basaltique
qui produit dans plusieurs d ’entre
elles le phénomène dont je viens de parler:
on le voit en effet s’enfoncer dans la terre
sous un très-grand angle, à travers une
argile schisteuse fort endurcie à l’endroit de
la jonction, et dont les couches sont inclinées
de 45°. dans la direction de l ’est à l’ouest.
On rencontre souvent dans l ’argile qui renferme
les lits de houille, des morceaux d4une
matière végétale pétrifiée, et changée en une
masse delà nature du grès. Ces fossiles qu’on
trouve aussi en grand nombre parmi les cailloux
roulés, au bord de la mer près de
Saltcoats, paroissent être des tiges pétrifiées
de quelque arbre du genre des palmiers,
ou de quelque grand roseau.
9 Mai. La pluie et le vent d’ouest ayant
cessé, nous quittâmes enfin Saltcoats, et
( 3=9 )
nous nous embarquâmes sur un grand bateau
découvert qui est le paquebot de communication
entre l’île d’Arran et la terre-
ferme; le temps étoit beau , le ciel pur et
sans nuages, et, pour notre malheur, la mer
calme et unie comme une glace ; l’air même
n ’était agité par aucun souffle.
Cette scène si calme et si tranquille qui
auroit eu bien des charmes pour un poëte
ou un romancier sentimental, se livrant à la
contemplation sur le rivage, ett avoit peu
pour nous qui désirions par-dessus tout arriver
promptement à Arran. Nous avions
beau employer les rames, étendre les voiles
à la moindre brise , profiter du plus léger
souffle de vent, nous ne pouvions avancer ;
Saltcoats nous paroissoit toujours à la nlème
distance.Septheures s’étoientécoulées etnous
ç ’avions pas fait route de deux lieues. Nous
jouissions cependant de la beauté de la vue;
Au nord, les îles de Bute et de Combray ,
se présentaient h nous comme des terres
basses, des rescifs peu élevés au-dessus de
l ’eau ; à l’ouest, la belle île d’Arran avec
ses hautes montagnes, ses rochers et ses
baies; au midi, l’étendue sans borne de