
Il est curieux die le voir aux leçons qui servent
d’introduction à son cours, rassemblant
les expériences les plus frappantes et, si je
puis m’exprimer ainsi, les plus magiques,
devant des spectateurs étonnés qui, n’étant
pas encore initiés dans les mystères
de la science , semblent douter si les phénomènes
qui se passent sous leurs yeux
ne sont pas dus à quelque cause surnaturelle.
La manière distinguée dont la Chimie
est enseignée et la considération dont elle
jouit à présent dans la Grande Bretagne „
sont cause que le cours de Chimie est celui
de tous qui attire le plus grand nombre d’é-
tudians. Ce nombre en 1808 montoit à /±oo.
La faculté des sciences et des lettres ne
brille pas d’un éclat moins grand que celle
de médecine. A sa tête paroissent deux sa-
vans dont la réputation s’étend dans toute
l ’Europe, M. Dugald Stewart et M. Playfair.
Unis ensemble par les liens d’une ancienne
amitié, ils rivalisent de zèle et d’ardeur pour
avancer les progrès des hautes sciences auxquelles
ils se sont voués. Je ne crois pas être
contredit en avançant que ce sont les deux
savans les plus distingués de l’Ecosse, tant
par V universalité que par la profondeur de
leurs connoissances.
Pendant que M. Stewart ( 1 ) , à l’aide d’une
sage induction et d’une sévère investigation ,
analyse les facultés de l’esprit humain et
porte le flambeau de la vérité dans les sentiers
sombres et tortueux de la métaphysique,
M. Playfair, aidé de sës profondes con-
ïioissances dans les hautes Mathématiques,
dévoile les propriétés les moins connues de la
matière, les ressorts qui en déterminent et
les lois qui en règlent les mouvemens. Après
avoir long-temps enseigné les Mathématiques,
il remplit maintenant la chaire de Philosophie
naturelle ou de Physique générale.
Il a su répandre une clarté parfaite sur des
(1) Depuis mon départ d’Ecosse , ce professeur
distingué a quitté l ’Université d’Edimbourg. P ro fon dément
affligé de la mort d’un fils qui promettait
de marcher dignement sur les traces de son père,
M. Stéwart a renoncé à l ’en seignemen t, et s’est retiré
dans une terre à l ’Ouest de l ’E co s s e , où il suit à ses
savantes recherches. A in s i, nous pouvons espérer
encore que le monde continuera à être éclairé par
ses écrits. Mais l ’Université trouvera difficilement à le