
objets obscurs par leur nature; et ce qui
est bien plus difficile encore, jeter de l’intérêt
sur les parties de cette science qui
paroissent les plus ingrates et les plus
arides. Mais rien ne contribue davantage
à faire ressortir les talents dont son esprit
est doué, que la rare modestie et
l ’aimable simplicité qui les accompagnent,
qualités qui le font aimer et rechercher par
ceux mêmes que l ’étendue de ses lumières
pourroit intimider. M. Dugald Stewart donne
chaque année un cours de Philosophie morale,
ses écrits font assez juger de l’intérêt
répandu sur ses leçons. Ce digne successeur
desHutcheson , des Fergusson, des Smith a
encore ajouté par ses recherches ingéniteuses
à l’éclat dont brille depuis long-temps la Philosophie
Ecossaise. Ses leçons ( qu’il lit ordinairement
), offrent un modèle du style le
plus élégant que fait encore ressortir une
belle voix et une pureté d’accent rare en
Ecosse. Souvent il sait placer à propos des citations
tirées des plus célèbres classiques, soit
latins, soit anglais, les poésies les plus fameuses
de ces deux nations lui fournissent des
épisodes qui reposent agréablement l ’attention
fatiguée des questions abstraites de la
Métaphisique. Souvent aussi entraîné par
l’intérêt de son sujet , il pose son manuscrit et
improvise avec chaleur des morceaux de la
plus sublime éloquence. I ln ’est pas moins distingué
lorsqu’il traite l’Economie politique ,
science encore bien nouvelle qui a pris naissance
en Ecosse, et qui pendant long-temps
n’a été enseignée publiquement que dans ce
pays.
M. Leslie, avantageusement connu dans le
monde savant par des recherches sur le calorique
et par l’invention de plusieurs nouveaux
instrumens météorologiques, remplit conjointement
avec M. F ergusson la chaire des
Mathématiques.
Celle d’Agriculture est occupée maintenant
par un homme dont les connaissances et
les lumières sont universellement reconnues
et appréciées dans toute l’Ecosse , M. le
docteur Coventry. Il traite cette science sous
le point de vue le plus étendu, en la rattachant
aux questions les plus importantes de
l ’Economie politique, sans toutefois négliger
d’entrer dans les détails qui sont d ’une utilité
plus immédiate : la partie de la comptabilité
en particulier est dit-on traitée de main
Tom. I. §