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Tous Ces oiseau^ peu accoutumés à l'aspect
des humains, ne sembloient pas les
craindre et ne fuyoient point à notre approche.
Rien ne montre mieux l'état désert
et solitaire de plusieurs parties de cette île ,
qu'un tel fait qui a été souvent observé dans
les lieux qui ne sont pas fréquentés par
l’homme. Nous avions continué à suivre la
plage sablonneuse qui borde la baie de Brodick
et nous allions arriver au village , lorsqu’une
rivière assez large arrêta notre marche,
c'étoit celle de Brodick. Le village étoit
sur l’autre rive. Il nous fallut traverser à
gué avec beaucoup de peine, luttant contre
le courant et ayant de l’eau au-dessus de la
ceinture, nous, arrivâmes à l’autre bord après
avoir couru plus de danger que nous ne le
croyions, car on nous dit depuis, que l’embouchure
de cette rivière est bordée de sables
mouvans dans lesquels celui qui s’engage
imprudemment, s’enfonce et disparoît sans
qu’on ait le tems delui porter du secours. Je
fais ici mention de cette circonstance , afin
d’avertir ceux qui pourroient se trouver
dans une position semblable , de se défier
des sables qui sont aux bords de la mer et
à l’embouchure des rivières, et de ne pas
s'y aventurer sans guides.
L e 12 Mai. La pluie qui tomba pendant
une partie de la matinée nous empêcha de
nous mettre en route de bonne heure ; nous
destinions cette journée à visiter le Glen
Cloy. Nous étant trompés de chemin en
sortant de Brodick , nous entrâmes dans
le Glen Sherrig , au lieu d’entrer dans le
Glen Cloy. Mais nous ne tardâmes pas à
reconnoître notre méprise , et nous traversâmes
la crête qui sépare ces deux vallées
voisines , ce qui nous procura la jouissance
d’une vue remarquable sur la baie. La mer
en furie formoit d’énormes vagues qui rou-
loient avec un bruit sourd et confus , et
blanchissoient les rivages de leur écume.
De tous les grands entonnoirs qui pénètrent,
des bords de la mer , dans l'intérieur de
l ’î le , le Glen Cloy est sans contredit, le
plus triste et le plus désert. Sa longueur
est d’une lieue et demi. Il est environné
de tous côtés par de hautes montagnes
dont les flancs escarpés ne sont couverts
que d’une épaisse bruyère, et dont les sommités
sont des rocs arides et nus; il n’a