
a déjà procuré lesmatériaux nécessaires pour
construire une grande jetée. Cette jetée pa-
roît bien peu forte pour résister aux vagues
immenses que le vent du sud amène de la
mer d’Irlande. La même carrière fournira
des pierres pour la construction des maisons.
L ’entreprise de ce p o r t, faite aux frais de
lord Eglinton, est aussi coûteuse et difficile
quelle est utile ; car la mer est parsemée au
loin de rochers et de rescifs qu’il faudra faire
sauter avec la poudre.
On voit à une demi-lieue en mer, auN. O,
de Saltcoats, une petite île de deux milles
de tour , nommée l’île des Chevaux
(Horse island) ; elle est peuplée d’une quantité
considérable d’oiseaux de mer. Les
Cormorans , les Mouettes de toute espèce,
les Pingouins , les Guillemots l’habiteht en
nombre infini, et les Fous de Bassan s’y
rendent souvent par centaines.
Minéralogie des côtes du Ayrshire. Les
rochers qui forment le rivage de la mer, et
qui, en plusieurs endroits, s’élèvent à une
assez grande hauteur, sont composés d un
grès d’une couleur rouge de brique, alternant
avec une brèche dont la base, de la
même couleur et de la même nature que le
grès , contient des cailloux quartzeux arrondis
qui varient en grosseur, depuis celle
d ’une noisette jusqu’à celle d’un boulet de
canon.
Ce grès est formé par une multitude de
petits grains arrondis d’un quartz rougeâtre
et demi-transparent, unis entr’eux foible-
ment par un ciment, presque imperceptible,
de nature argileuse. Ce ciment, qui se re-
connoît à la forte odeur argileuse que donne
la roche, est si peu abondant , que les
grains de quartz ne sont presque pas liés
entr’eux , ce qui rend ce grès facile à casser
et peu tenace, quoiqu’il raie le verre à cause
de la dureté du' quartz; il renferme quelques
petites paillettes de mica blanc, mais pas
un atome de calcaire ; il ne fait aucune effervescence.
Ses couches, dirigées de l ’est
à l’ouest, s’inclinent vers le nord sous un
angle de 3o°. Elles sont coupées en tous
sens par des filons d’une roche de la nature
du basalte ou du grunstein. Les murs de
ces filons, ou les plans formés par le contact
des deux substances des deüx côtés du filon,
sont, en général, parfaitement unis et pa-*