
l ’Ecosse ayant désiré conserver parmi les
habitons de ces pays le souvenir de leurs
a tciennes institutions , et principalement
de leur musique et de leur danse nationale
, a établi un concours annuel dans,
lequel des prix sont décernés par la société,
aux montagnards qui ont le mieux exécuté
un morceau de leur sauvage musique sur la
cornemuse , ainsi qu’à ceux qui ont montré
le plus d’adresse et de variété dans leur
danse. Au jour fixé, on voit arriver à Edimbourg
les principaux joueurs de cornemuse
des diverses parties des montagnes et des
Hébrid e s , tous habillés dans l’antique costume
des montagnards, avec leurs bonnets
à plumes , leurs petits jupons , leurs manteaux
élégamment drapés sur l’épaule, et
leurs cornemuses ornées de longs rubans
flottans. Chacun porte sur son vêtement la
couleur de la tribu à laquelle il appartient;
Ea salle est remplie de spectateurs , parmi
lesquels on distingue les principaux seigneurs
et genlils-homines de la haute Ecosse,
et les dames de leur famille qui viennent
parleur présence encourager ces exercices
nationaux. Chaque musicien paroît à son
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toiir sur le théâtre et exécute une de ces
marches antiques qui rappellent les hauts
faits des tribus écossaises. M. de St. Fond
étoit bien excusable lorsqu’il a cru que tous
les compétiteurs jouoient successivement le
même air. L ’étendue bornée du clavier de
l’instrument, et les sons uniformes produits
par les tuyaux de la basse continue , donnent
à cette musique une grande monoton
ie , et il est bien permis à un étranger,
habitué aux instrumens harmonieux et aux
chants variés des peuplés du midi de
l’Europe, de n’être pas agréablement frappé
par les sons bruyans et souvent discordans
de ces sauvages instrumens. Cependant on
peut, lorsqu’on y faitquelqu’attention, distinguer
les différens airs que joue le musicien,
apprécier sa force et sentir le mérite de
l ’exécution dans certaines variations fort difficiles
qui exigent beaucoup d’habileté et
d’étude. On peut même parvenir à comprendre
comment cette musique, toute singulière
qu’elle paroît d’abord, acquiert, par l’association
des idées, un charme tout particulier
pour ceux qui ont contemplé l’aspect sauvage
de la nature dans la haute Ecosse , et