
C H A P IT R E I II .
Remarques sur le climat, Vagriculture
d’A n yan, et les moeurs des
habituas,
L ’ile d’Arran, avec les îles Bute et Com-
brays, situées aussi dans le golfe de Clyde,
forment le comté nommé Buteshire. Par une
singulière clause de l’acte d’Umon des deux
royaumes, le comté de Bute élit conjointement
avec celui de Caitliness qui est fort
éloigné et situé tout au nord de l’Ecosse, un
représentant au Parlement, pris alternativement
dans l’un ou l’autre des deux Comtés.
L ’étendue d’Arran est de onze lieues du
nord au sud, et de cinq lieues et demi de
1 est à 1 ouest. Sa distance de Saltcoats sur
la côte d’Avrshire, est de six lieues et demi.
Un bateau de poste, qui traverse une fois
par semaine, est la seule communication régulière
qui existe entre ces deux points. L ’île
est éloignée de la presqu’île de Cantyre de
deux à trois lieues, et un canal de quatre
lieues de large, la sépare du point le plus
méridional de Bute.
Arran, quoique si rapprochée des pays où
fleurissent le commerce et l’agriculture et
dans lesquels la civilisation fait des progrès
étonnamment rapides, Arran reste inculte
et sauvage. Ses habilans, encore à demi-barbares,
n’ont que peu de rélations avec leurs
voisins, et ne paroissent pas se soucier d’ac-
croitre, par le travail, leur bien être et leur
avoir. Aussi lés voit-on encore aujourd’hui
clans l’état où ils étoient il y a plusieurs
siècles. Nous devons principalement attribuer
ce retard si marqué dans la civilisation,
à la stérilité d’un sol couvert de bruyères et
de marais, partout où il n’est pas occupé pa-r
des rochers ; au climat froid et humide qui
règne dans celte île , en grande partie couverte
de hautes montagnes; ainsi qu’aux vents
vioîens qui, soufflant presque continuellement
dans ces régions, rendent les mers orageuses,
et presque impraticables, pendant une
grande partie de l’année. Les tempêtes fréquentes,
les raffalles occasionnées par les
gorges <Jes montagnes, empêchent les bateaux
de l’île, qui ne peuvent pas résister