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nir aux architectes les premiers principes
d’un genre si différent des autres, et si remarquable
par la parfaite unité de style qui
y règne.
C’est en voyageant dans les provinces occidentales
de la France , et en admirant les
superbes édifices gothiques qui en décorent
les principales villes, qu’un hasard heureux
mit Sir James sur la voie de découvrir la
forme de son modèle rustique et les matériaux
dont il devoit être composé. Il observa dans
tous les villages qu’il traversoit, de nombreux
faisceaux de perches destinées à soutenir
la vigne, ou à être fendues en longues
baguettes pour former des cercles ; c’est là
qu’il trouva ce qu’il cherchoit depuis longtemps,
et il se persuada qu’une habitation
rustique construite avec des perches semblables,
uniesles unes aux autres par desbrari-
ches flexibles, pourroit présenter aisément
toutes les formes propres au style gothique.
L ’épreuve qu’il en a faite a confirmé ses
idées. Sir James avec de si simples matériaux
a construit chez lui un petit édifice ,
où toutes les formes, tant générales que particulières,
que l’on observe dans les cathé-
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drales gothiques, ont été scrupuleusement
imitées. Je trouvai le plus grand intérêt à étudier
ce joli modèle, Sous la direction même
de celui qui en a été l’inventeur. On voit là
rassemblés des échantillons des parties les plus
remarquables des diverses cathédrales de
l’Angleterre : tout est construit O ' en claies d’osier,
et Sir James Hall est parvenu, non-
seulement à expliquer de cette manière la
charpente générale d’une cathédrale gothique
, mais encore à rendre raison de divers
ornemens particuliers à ce genre, lesquels
pour la plupart, proviennent d’acci-
dens naturels aux branches d’osier ou de
saule, employées à cette construction (i).
(1) Lorsque Sir James Hall veut expliquer ces
faisceaux de colonnes qui divergent au sommet,
pour se réunir à d’autres faisceaux semblables, en
formant dans les intervalles les arcs en ogive qui
caractérisent le genre gothique , il suppose une
rangée de piliers en bois destinés à former les parois
et à soutenir le toit de son édifice en claie, il les
entoure de baguettes de saule, longues, minces et
flexibles, qu’il fixe à la base du pilier par une corde,
et qu’il lie aussi, au deux tiers de sa hauteur , par
une aulre corde. Au-dessus du noeud supérieur tous
les bouts de ces baguettes sont joints à ceux des ba^
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