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sur les faces perpendiculaires du rocher
éfoient occupées par leurs nids, qui sont si
serrés, qu’ils se touchent tous les uns les
autres. Le Fou compose son nid avec de^
fucus et d’autres plantes marines; il y pond
lin ou deux oeufs, qu’il couve à ce qu’on
prétend avec un de ses larges pieds : assertion
que je n’ai point pu vérifier , et dont jti
suis tenté de me défier. Rien ne peut effrayer
cet oiseau tandis qu’il est sur ses oeufs;
uu coup de fusd tiré à côté de lui ne le fait
pas même remuer. Il est ,des endroits du
rocher où on peut en approcher jusqu’à le
toucher de la main , sans le faire fuir.
L’homme qui est préposé à la garde du
rocher, et qui nous accompagnoit, en prit
un entre ses bras, sans qu’il cherchât à s’échapper
plus que ne l’auroit fait un oiseau
privé ; et lorsqu’il le remit à terre le Fou
ne. s’envola point, et resta à la place où on
l’avoit posé , sans s’inquiéter de ce qui se
passoit autour de lui. Ces oiseaux arrivent
sur le Bass aü mois de Février, mais ne
commencent à construire leurs nids que vers
la fin de Mai ; ils repartent au mois de Septembre
pour chercher des climats méridionaux.
On ne sait point encore dans quelle
contrée ils passent l ’hiver.
Le rocher de Bass et celui d’Ailsa sur la
côte occidentale de l’Ecosse, paroissent être
les stations les plus méridionales, occupées
par ces oiseaux pendant l’été. Il semble que
les Fous choisissent de préférence pour s’y
établir, des rochers escarpés, éloignés de
terre, et entourés d’eau de tous côtés. Alors
ils s’y rassemblent en foules innombrables ,
et leur fiente blanchit la surface des rocs.
Il n’y a dans toute l’étendue de l’Ecosse
et des îles qui en dépendent que quatre rochers
ainsi habités par ces oiseaux. Le Bass
d’où les Fous se répandent sur tous les rivages
orientaux. Le roc d’Ailsa, ©ù se rassemblent
ceux qui peuplent l’occident de
l ’Ecosse, L’île de St. Kilda, domicile de ceux
des Hébrides. Enfin entre les Orcades et
les îles Shetland, se trouve l’islot escarpé
de Fair, qui sert d’habitation aux Fous
de ces deux groupes d’îles. Cet oiseau se répand
au loin vers le pôle boréal ; il abonde
au Spitsberg, et on le reconnoît dans le
Jean de Gand de Martens. Il se nourrit de
harengs, de maquereaux et de sardines ; sa