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en voyant les superbes colonnades naturelles
des îles basaltiques de Slaflfa ,
d’Eigg et de Canna , ouvrages dans lesquels
la nature semble tout-k-coup s’être
radoucie, et avoir imité la régularité de
l ’art.
L e peuple qui habite les îles et les
montagnes de l’E cos se , quoique so rti,
il y a peu d’années seulement, de l’état
de société le plus simple et le moins
perfectionné , mérite cependant, à plusieurs
égards, d’attirer l’attention de
celui qui étudie les moeurs des nations
et les migrations des anciens peuples*
J ai considéré d’abord les Gaëls ou
Montagnards écossais, tels qu’ils étoient
avant la rébellion de 174& ; rébellion
qui changea complètement l’état de
choses existant de temps immémorial
dans ce coin reculé de l’Europe. V o u lant
donner une idée de la forme particulière
de gouvernement qui ïégissoit
les C lan s , il m’importoit de relever
l’erreur qui a fait donner à ce gouvernement
le nom de régime féodal ; ce
n’étoit pas, en effet, chez les autres nations
de l’Europe qu’il falloit chercher
des expressions ni des objets de comparaison,
pour jeter du jour sur les moeurs
d’un peuple unique , ou à-peu-près te l,
par sa manière de penser et de vivre.
Les tribus des Hébreux et celles des
Arabes offrent bien plus de ressemblance
avec le régime à la fois patriarchal et
militaire des tribus écossaises , que le
système féodal proprement dit, tel qu’il
etoit établi chez les Francs et chez les
Germains.
Mais ce n’est pas seulement dans la
forme particulière de l’état social, qu’on
découvre d’étonnans rapports entre les
Montagnards écossais et d’anciens peuples
de l ’Orient. Les vêtemens, les
armes, les coutumes, les superstitions
et jusqu’au langage , au génie de la
poésie et de la musique, tout porte