
qu’un étroit débouché vers la mer a,u levant.
C’est par là que passe la rivière ou torrent
qui descend des montagnes voisines. Cette
vallée entièrement abandonnée des hommes.,
présente toute la tristesse et l’horreur des
déserts du nord. L à , errans à l’aventure,
sans apercevoir aucune habitation ; des
terres incultes , une tourbe noire et des
marais fangeux , en partie cachés par la
longue bruyère qui croît avec profusion
dans ces lieux déserts , s’étendoient au loin
devant nous. Nous n’entendions que le
mugissement des vents qui passant sur les
rochers venoient s’engouffrer dans les cavités
profondes , et que le bruit des torrens
qui se précipitoient en cascades du haut
des monts.
Quelques Gélinottes sont les seuls animaux
que l’on voie courir çà et là dans
la bruyère. A l’aspect de ce tableau de la
nature laissée à elle - même et des traits
grands et sauvages de cette île , en réalité
peu étendue, on éprouve un sentiment pénible
d’isolement, et on se croit perdu dans
les vastes déserts du nord. Le temps qui
étoit sombre et o r a g e u x sembloit fait
exprès pour nous montrer ces solitudes
dans toute lenr horreur. Il faisoit très-froid,
et l’humidité des bruyères et des marais,
dans lesquels nous marchions, nous perçoit
jusques aux os. Nous n’en fîmes pas moins
le tour du glen , et nous escaladâmes une
montagne oà nous fîmes quelques observations
minéralogiques intéressantes. Après
avoir passé plusieurs heures à errer dans
le sauvage Glen C lo y , on éprouve un sentiment
agréable , en voyant la jolie petite
maison de campagne de Kilmiehael , bâtie
à l’entrée du glen ; M. Fullarton qui l’habite
avec sa famille, a commencé à défricher
a lentour quelques morceaux de terrein ,
et y a fait des plantations d’arbres qui pa-
roissent prospérer.
L e i 3 Mai. Le temps sombre et couvert
qui duroit toujours , nous fît renoncer
pour le moment à monter au sommet de
Goatfield espérant a notre retour trouver
un ciel plus serein, nous partîmes pour
la partie septentrionale de l’île dont nous
voulions faire le tour. Nous suivîmes les
bords de la mer, qui en général, offrent
peu de variété ; le rivage est' bordé de