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ses murs un azile qu’il avoit cherché en vain
dans les autres pays de l’Europe.
A cote du palais se voient les ruines
gothiques de 1 antique Abbaye de Holy
Cross ( Ste.-Croix ) fondée en 1128, par le
roi David I.er Le palais d ’Holyrood a été
bâti sur l’emplacement du couvent, et l’Eglise
fut conservée pour servir de chapelle royale.
L a s assembloient jadis les chevaliers de
1 ordre du Chardon sous la présidence du roi
pour qui on avoit élevé uu trône à une des
extrémités de l’église. Les disciples de John
Knox le reformateur de l ’Ecosse , dans leur
zele inconsidéré démolirent en grande partie
cette Eglise , croyant réussir plus promptement
à renverser le culte catholique s’ils dé-
truisoient tous les édifices religieux où il
avoit été célébré.
Le quartier qui environne Holyrood
House, un des plus sales d’Edimbourg, est
occupé seulement par le bas peuple. C etoit
néanmoins il y a un siecle le quartier le plus
élégant de la ville. La haute noblesse y habi-
toit des maisons que dédaigneroitaujourd’hui
un pauvre artisan.
Cette partie de la ville est un azile pour
les débiteurs insolvables : ici la justice n’a
aucun pouvoir sur eux et ils y sont parfaitement
libres, ils ont même pour se promener
une vaste prairie, nommée St. Ann’s-
Y ard, attenante au palais. Ces franchises
sont encore des restes de ce respect pour
la majesté royale qui faisoit regarder le
palais habité par un souverain , comme
un sanctuaire que personne n’osoit violer ,
et à l’ombre duquel venoient se réfugier ceux
qui etoient poursuivis et persécutés.
Dans la partie Occidentale de la vieille ville,
c’est-à-dire du côté opposé au palais d’Holyrood,
s’élève un autre bâtiment non moins
remarquable par les souvenirs historiques
qu il rappelle. C est l’antique forteresse, qui
a été construite sur un rocher à pic, pour protéger
Edimbourg qu’elle domine de toute
part,
Ce petit fort est bâti sur le sommet d’un
roc de basalte noir de 5oo pieds de hauteur,
presque partout perpendiculaire et inaccessible
excepté du côté du levant. On y parvient
en suivant une pente douce formée par la
crête de la colline sur laquelle le vieil Edimbourg
est situé. De quelque part que l ’on