
se fait déjà sentir, l’herbe verdit dans les
prairies, ce n’est qu’au milieu de Mai que
les arbres revêtent leurs nouvelles feuilles ,
que les fleurs printanières sortent de leurs
«alices et que la campagne se couvre de
verdure.
Les mois de Juin, Juillet, Août et Septembre
, sont les plus beaux de l’année,
néanmoins ils ne sont point chauds ; une
température douce caractérise l’été de ces
régions; et les jours les plus brûlans de
l’Ecosse paroîtroient tempérés dans notre
climat de la Suisse. C’est en Juillet que se
fait la récolte des foins, en Août celle du
froment et de l’orge et enfin en Septembre
celle de l’avoine.
L ’automne commence au mois d’Octobre
et avec elle des pluies continuelles et des vents
d’ouest souvent d’une violence extraordinaire.
On voit quelquefois d^ns le mois de
Novembre des exemples étonn'ans d ’une variation
subite dans la constitution de l ’atmosphère.
Les premières heures de la journée
semblent, par un ciel pur et serein,
annoncer un beau temps pour le jour entier,
mais, vers midi, le ciel se couvre presque
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subitement d’épais nuages ; bieijtôt la pluie
tombe par torrens, pendant l’espace de deux
ou trois heures ; enfin sur la fin de la soirée
le vent chasse les nuages et le ciel reparoît
de nouveau entièrement serein. Cette constitution
si variable subsiste quelquefois pendant
plusieurs jours de suite, accompagnée
des mêmes circonstances. Le vent d’ouest ne
cesse de souffler avec une force étonnante
pendant la fin de Novembre et le mois de Décembre.
Il est par fois si impétueux qu’on ne
peut presque sans danger sortir des maisons.
Les cheminées tombent avec fracas du haut
des bâtimens, la pluie est emportée par tourbillons
et les rues balayées avec une telle
violence que l’on a peine à y résister. L ’époque
de Noël est ordinairement signalée
par un ouragan terrible et général qui s’étend
sur toute l’Ecosse. Une tempête de cette nature
eut lieu le a5 Décembre 1806; pendant
sa durée un grand nombre de vaisseaux et
de petites embarcations périrent sur les côtes
occidentales de l’Ecosse, depuis l’île d’Arran
la plus méridionale des Hébrides, jusqu’aux
Orcades septentrionales. La mer dans de pareils
momens déploie toute sa force et roule
Tom, I. rj