
sans cornes, qui est si commune en Ecosse.
Après avoir suivi quelque temps cette triste
vallée, on arrive sur un lieu élevé, d’où l’on
découvre une autre baie large et spacieuse.
Celle de Lamlash offre un aspect plus ouvert
et plus riant que celle de Brodick ; elle
est entourée non de hautes montagnes comme
cette dernière , mais de collines qui s a-
baissent toujours plus vers le midi. A l ’enlrée
de la baie, s’élève , comme une montagne,
une île escarpée d’une lieue de long, sur un
tiers de lieue dé large. On la nomme île de
Lamlash. Cette petite île ne présente de tous
côtés que des rochers à pic , composés de
colonnes basaltiques et percés de cavernes
q u i, dit-on , peuvent être comparées pour
la beauté, à la fameuse grotte de l’île de
Slaffa. On y voit aussi les ruines d’un her-
mitage , jadis l'habitation de St. Molios
qui fut envoyé par St. Columban , dont il
étoit le disciple , pour convertir au christianisme
les sauvages habitans d’Arran ; il
fixa son domicile dans l'île de Lamlash , à
qui dès-lors on donna le nom d’île sainte.
Les plus grands vaisseaux trouvent un bon
mouillage dans celte bâte, qui est abritée
des vents par les rôchers environnans, et la
petite île est une barrière qui arrête les vagues
furieuses qu’amène le vent d ’est.
Le village de Lamlash, situé au fond de
la baie, aune meilleure apparence que celui
de Brodick ; il consiste en Une rangée de petites
maisons proprement bâties en pierres
et couvertes d ardoise. L ’église n’est pas
grande ; nous la trouvâmes remplie. Comme
il n’y a que deux paroisses dans toute l ’île,
on voit arriver tous les dimanches', pour
entendre le service divin, des hommes dont
la demeure est éloignée de plusieurs lieues,.
C ’est-là que le culte protestant s’offre dans
sa plus grande simplicité. Le Ministre, dans
une chaire de bois sans aucun ornement,
simplement habillé de noir et sans robe ^ ns
porte aucune marque extérieure de son état.
Son auditoire n’est composé que de montagnards
et de matelots, avec leurs familles.
Le zèle de ces pauvres gens à venir de si loin
remplir leurs devoirs religieux, leur contenance
réfléchie et sérieuse, la dévotion avec
laquelle ils écoutent le sermon, la simplicité
du Pasteur, l’air d’intérêt et de bonté,
avec lequel il s adresse à son troupeau qui
à