
nom de whisky , dont la fabrication, seule
branche d’industrie et de commerce qu’ayent
ces pauvres insulaires , est sévèrement proscrite.
Déjà continuellement effrayés à la vue
des étrangers , qu’ils prennent pour des
officiers des douanes , les habitans commencent
à fermer leurs portes dès qu’ils les ap-
perçoivent : et bientôt, si ce système continue,
on les verra , vaincus par la crainte d’être
dépouillés de leurs biens, renoncer à cette
bonté prévenante, source de bien des dangers
pour eux.
La plupart des jeunes gens s’engagent dans
la marine. Accoutumés de bonne heure à
exercer leur talent dans l’art de la navigation,
ils ont une beaucoup plus grande considération
pour le service de mer que pour celui
de terre. Ils affectent même de traiter avec
mépris la profession de soldat : aussi fort
peu s’y destinent. Ce préjugé, dit-on, est
généralement répandu parmi les habitans
des Hébrides.
Ceux qui restent dans l ’île employent leur
temps à procurer à leur famille une chétive
subsistance ; la pêche est leur plus grande
ressource : aussi les occupe-t-elle les trois
quarts de l’année. Ils prennent dans le golfe
de Clyde , des morues , des harengs , des
églefins, etc. Après en avoir séché et fumé
une quantité suffisante pour nourrir leur
famille pendant l’année , ils envoyent ce qui
leur reste dans les ports de mer voisins.
Ma is l’exportation qu’ils en font est bien
foible rélalivement à ce qu’elle pourroit
être, si une administration éclairée et bien
entendue favorisoit cette branche d’industrie
, à laquelle la nature offre un aliment
inépuisable.
Avec quelques pommes de terre que produit
l ’île , le poisson fait l'unique nourriture
de ses habitans. Aussi tous les hommes sont
pêcheurs, et savent diriger leurs petits bateaux
sur ces mers orageuses. Les mois d’été,
pendant lesquels la pêche est interrompue ,
sont employés aux travaux de l’agriculture
qui sont pénibles, et ne rendent pas beaucoup.
Le sol est ingrat et difficile à cultiver.
Les femmes aident les hommes dans ces travaux
, filent la laine qui doit les habiller,
et soignent l’intérieur de la maison.
Tous les habitans d’Arran professent,
ainsi que ceux du reste de l'Ecosse, la reli