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lande où les mers intérieures et les fleuves
gèlent toutes les années. Les hivers, quoique
plus prolongés , sont cependant moins rudes
que ceux de Genève dont la situation est
de dix degrés plus au midi. Il faut attribuer
ce phénomène à la proximité de Ja mer^fui
entoure la Grande Bretagne dans tous les
sens ; l’effet de cette immense masse cVeau
est de modérer également l’intensité du froicl
et delà chaleur, ainsi que de tempérer l’â -
preté des vents qui viennent du nord ou
des glaces polaires et de le st ou des pays
septentrionaux de notre continent.
L'élévation d’Edimbourg au-dessus de la
mer, et sa position sur le versant d’une colline
exposée au. nord, font que le climat
de cette ville est peut-être de quèlques degrés
plus froid que celui de bien des lieux
situés dans ses environs , plus rapprochés du
niveau de la mer et jouissant d ’une exposition
méridionale.
Mais si la vaste étendue d’eau qui environne
l’Ecosse procure à cette contrée un
climat plus temperé, elle lui donne en revanche
plus d’humidité que n’en ont les pays
correspondans sur le contiiient. LImmense
océan Atlantique communique aux vents
échauffés de l ’ouest et du sud-ouest une
quantité si considérable de vapeurs aqueuses
i que, toutes les fois que ces vents soufflent
, ils amènent avec eux d’épais nuages
et des pluies abondantes. Les régions occidentales
de l’Ecosse qui sont situées sur les
bords de cet océan sont par conséquent bien
plus humides que celles de la partie orientale
de l ’île, mais aussi les côtes occidentales
sont plus chaudes que les côtes orientales
, étant moins exposées au vent de l’est ;
car ce vent qui n’a pas eu un espace de mer
assez étendu à traverser, conserve encore
un degré considérable de froid.
Tacite dans sa description de la Calédonie
prouve par une seule phrase qu’il avoit sur
le climat de ce pays des notions fidèles et
exactes. » Coelum crebris irnbrïbus ac nebuliq
» foedum, asperitas frigorum abest. » Edimbourg
cependant est bien moins sujet que
Londres aux brumes et aux sombres brouillards
qui attristent le ciel et compriment
sur la ville des masses de fumées qui, au lieu
de s’élever et de se dissiper dans les airs,
s’abaissent et se condensent sur la surface: de