forme liquide, de la grande masse incandescente
qu’ils supposent exister au centre
de la terre. Mon but n’est point ici de discuter
le mérite relatif de ces diverses hypothèses;
il me suffit d’avoir montré que
les roches basaltiques ont été distinguées par
les plus célèbres géologues d’avec les autres
masses minérales. Je donnerai donc à un
tel genre de formation le nom de Formation
trapéene indépendante. En conservant à cette
classe de roches le nom générique de traps,
que lui ont donné plusieurs minéralogistes
allemands et français; je désire qu’il soit
bien entendu que les traps des Suédois
et de M.r Faujas ne rentrent point dans cette
division. En effet, ces derniers sont des roches
de transition, des cornéenes, des variétés
de petrosilex ou de schiste siliceux,
souvent même des grauwakkes I à grains
très-fins, et à tissu très-compact. Je n’y comprends
point non plus les roches de hornblende
de la formation primitive, ni le gruns-
tein de transition, quoique Werner ait classé
toutes cés roches sous la même dénomination
de trap. En effet, un examen comparatif
du grunstein de transition avec le grunstein
trapéen fera discerner des différences
marquantes dans leur composition et dans
leur structure; dans ce dernier, la hornblende
se trouve en plus grande abondance ;
elle s’y présente sous la forme de plaques
courtes et étroites , tandis que dans le premier
et dans les roches amphiboliques primitives,
elle affecte celle de parallélipipèdes
allongés ou d’aiguilles.
Les caractères de composition et de gisse-
ment qui distinguent les roches trapéenes
sont, l’agrégation par adhésion de leurs parties
constituantes, leur texture plus ou moins
grenue, l’absence presque totale de pétrifications.
Leur structure a ceci de particulier,
que ces roches ne sont point divisées
en couches parallèles qui conservent
dans un long espace la même direction et
la même inclinaison. Elles se présentent sous
la forme de colonnes prismatiques, de boules
composées de lames sphériques concentriques,
ou de tables , mais le plus souvent
en masses informes, et d’autres fois en lits
ou en filons qui pénètrent les roches de toutes
les classes de formations, depuis les granits
jusques aux grès et aux argiles schisteuses.
Les roches de la formation trapéene repo