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mon excursion dans cette île , a parliculiè^
renient tourné ses observations sur cet objet,
et c’e s t, sans contredit , la partie la meilleure,
comme la plus utile, de son ouvrage.
Il seroit a désirer qu’il eût eu en minéralogie
autant de connoissances qu’il en
montre en agriculture ; il n’auroit pas rempli
son livre d observations souvent erronnées,
et de longs et minutieux détails à-peu près
incompréhensibles pour les géologues , et
par conséquent entièrement inutiles.
Cet auteur démontre clairement qu’on ne
peut espérer de voir un nouveau système
d agriculture , ni aucun perfectionnement
s’introduire avec succès dans l ’île d’Arran,
tant que les bâtimens de fermes seront assemblés
en forme de villages, à des distances
souvent considérables des tcrrems à mettre
en valeur, tant que les fermiers continueront
à cultiver en commun un espace fort étendu
en échangeant tous les deux ou trois ans ,
les uns avec les autres, la possession de terre
qui leur est allouée , méthode éminemment
vicieuse , nommée ici runrigs ; enfin tant
que les terreins non-cultivés, mais susceptibles
de culture qui se trouvent au pied des
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montagnes , et les montagnes elles-mêmes,
seront laissées en communauté aux habitans
des villages pour y faire pâturer leurs bestiaux.
Sans nous arrêter à développer les opinions
de M.r Headriek, qui, quoique justes, pourraient
n’être pas d’un intérêt général, nous
devons exprimer notre désir, que les Lords
propriétaires de celle île adoptent des mesures,
qui, en ajoutant au bien-être et au
bonheur des pauvres habitans d’Arran , no
pourront manquer avec le temps d’accroître
considérablement la valeur de leurs possessions.
Les principaux objets de culture ici, sont
les pommes de terre qui forment presque
le seul aliment végétal des habitans ; la qualité
en est bonne, et le climat d’Arran pa-
roît admirablement favorable à cette racine.
On laboure la terre avec la bêche, et les pommes
de terre sont ensuite plantées dans des
creux faits à la main. On cultive aussi une très-
petite quantité de froment et une plus grande
dei#seigle dont on fait, comme dans le reste
de la haute Ecosse, de petits gâteaux minces
qui tiennent lieu de pain. On réduit les grains