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field à l’ouest : voici la description qu’il
m’en fit h son retour.
Glen-rosa ne le cède à aucune autre vallée
pour l ’aspect sévère et sauvage , et il surpasse
même les autres glens en grandeur et
en majesté ; cet étroit défilé entre les plus
hautes cimes granitiques d’Arran , est bordé
de chaque côté par d’énormes rochers à p ic ,
qui se terminent à leurs sommets en ai-r
quilles , en arêtes vives et en crêtes irrégulièrement
découpées. A l’orient de la vallée
s’élève le mont Goalfield, à l’occident le
pic escarpé de Benoush; la partie la plus
haute de la vallée, le col, ou , comme on
l’appelle en Ecosse , la tête du glen , vient
atteindre presque au sommet de cette première
montagne la plus élevée de toute
l’île. La longueur du Glen-rosa est de près
de deux lieues du S. E. au N. O. La rivière
Bosa en parcourt toute l’étendue, et vient
se réunir à la rivière de Brodick, qui descend
du Glen Sherrig. Le fond de la vallée,
couvert de bruyère , est aussi stérile que
celui de toutes les vallées de cette île.
L e 17 Mai. Ce jour, veille de notre départ
de l ’î le , étoit un dimanche , et toute
occupation ostensible étant proscrite , nous
1 employâmes à emballer nos minéraux. Le
temps , qui jusqu’alors avoit toujours été
sombre et brumeux, parut s’éclaircir vers le
soir, et en voyant du jardin du château où
nous avions diné , la pointe du Goatfield
dégagée de nuages et colorée par les derniers
rayons du soleil couchant, il nous prit un vif
regret de quitter Arran sans avoir escaladé
cette montagne : auss inous résolûmes d’entreprendre
cette course le lendemain de
grand matin, avant que de nous embarquer;
et le 18 Mai nous étions déjà en marche h
quatre heures du matin.
On peut arriver à Goatfield en suivant le
Glenrosa, mais la route est longue et difficile,
le chemin le plus court et le plus agréable au
nord de Brodick, est aussi celui que nous
prîmes, et à peine sortis du village, nous commençâmes
à monter. Après avoir passé auprès
du château, nous traversâmes quelques bois
de sapins plantés il y a peu d’années et qui
semblent prospérer; ce sont-là, avec quelques
anciens marroniers qui s’élèvent autour du
château, les seuls arbres de haute futaye
que l’on yoye dans toute l'étendue de-l’île ;