
C ’est a l’étude de ces phénomènes que
je me suis plus particulièrement attach
é , et sans vouloir en tirer des conséquences
de théorie, j’ai cherché à en
constater l’existence et à reconnoitre les
circonstances qui les accompagnent.
Bien que la géologie fut le principal
objet des excursions dont cet ouvrage
renferme la relation, cette science, cependant
, n’a pas été l’unique but de
mes recherches. Il étoit en effet presque
impossible de vivre en Ecosse sans voir
que la nature a dans ce pays un caractère
particulier, dû à la situation géographique
du pays même. Placée à une
latitude déjà fort élevée, l’Ecosse présente
à l’observateur les phénomènes astronomiques
des régions septentrionales,
l ’extrême longueur des jours vers le
solstice d’é té , leur brièveté correspondante
vers le solstice d’hiver ; cette contrée
se trouve aussi sur la limite où commencent
à paroître les animaux propres
aux régions boréales. Les grands céta-
cées et la multitude d’espèces différentes
d’oiseaux de mer qui peuplent lés parages
de l’Islande, du Spitzberg et du
Groenland, abondent déjà dans les mers
qui baignent l’Ecosse et les îles qui Fa-
voisin en t.
Mais le climat est loin d’avoir la rigueur
de celui des hautes latitudes; une
position insulaire dans l’Atlantique, tempère
et abrège les frimats de l’hiver et
balance en quelque sorte l’effet de la
proximité du pôle. Aussi les plaines de
l’Ecosse sont-elles plus fertiles, et se couvrent
elles de plantes plus méridionales
que celles de bien des contrées situées
à une même latitude sur le continent
européen, et lés montagnes élevées de
cinq cents et jusqu’à six cents toises
au-dessus du niveau de la mer , ne
trouvant pas à cette hauteur la limite
des .neiges éternelles, se dépouillent
chaque été de la glace formée durant