
sujettit par une espèce de filet, h larges
mailles, formé de tresses de bruyères , retenues
des deux côtés sur les bords inférieurs
du toit, au moyen de pierres larges
et pesantes.
L ’intérieur de la butte est partagé entre
les hommes et le bétail, leurs appartemens
sont sous le même toit, et communiquent
l’un avec l’autre par une porte intérieure.
Il n’y a pas grande différence entre l’ha-i
bilation du maître de la cabane et celle de
ses vaches. La première se compose d’une
petite et sombre cuisine dans laquelle on a
peine à se mouvoir, et d’une chambre où
toute la famille , quelque nombreuse qu’elle
soit, habite et couche pèle-mèle sans distinction
d’âge ni de sexe. Tel est l’intérieur
de tous les bàtimens de cette île. Il est rendu
plus incommode encore par la fumée d’un
feu de tourbe qui brûle constamment au
milieu de la chambre. Cette fumée , avant
de s’échapper par une ouverture pratiquée
au toît, remplit l’intérieur de l’habitation
d’un nuage épais.
Un autre petit bâtiment, encore plus irrégulièrement
construit , accompagne ordinairement
le premier, et sert à renfermer
la récolte et les instrumens du labourage.
Il est rare que l’on voie ces cabanes isolées
; elles sont, le plus souvent, rassemblées
en petits hameaux fort semblables à ceux
des Lapons ou des Kamtschadales, tels que
les voyageurs nous les dépeignent. Toujours
bâties au bord de la mer ou à l’entrée des
glens dont elles portent ordinairement le
nom, ces habitations ne sont jamais placées
sur les hauteurs. Le village le plus élevé de
l ’île n’est pas à plus de cinquante toises au-
dessus du niveau de la mer.
L ’absence de pâturages sur les montagnes,
et la violence des vents et des orages qui y
régnent presque continuellement , empêchent
les habitans d’élever sur les monts ces
maisons d’été, appelées Chalets en Suisse
et en Savoie, et connues , dans quelques
parties de la Haute-Ecosse, sous le nom de
Sheelings.
Le bétail ne quitte pas de toute l’année
les collines les plus basses de l’île. Ce n est
guère qu’autour des villages que l’on voit
quelques champs cultivés , et par fois quelques
petits arbres ou arbrisseaux plantés par
la main de l’homme.