
qui en habite les rivages. Aujourd’h u i,
dit-ou , des baleaux à vapeur entretiennent
des communications régulières
entre Arran et les côtes voisines, et l’île
a fait quelques pas dans la civilisation;
mais il s ecoulera bien des années avant
que ses habilans , arrivés au niveau de
leurs compatriotes de l ’Ecosse méridionale
, ayent échangé contre les arts, le
commerce, l ’industrie et le besoin un
peu ignoble des commodités de la v ie ,
cet esprit mâle et entreprenant, cet en-
thoustasme poétique , cette simplicité
de moeurs que leur ont légués leurs belliqueux
ancêtres. Une nature agreste et
sauvage, un climat rude et un sol ingrat
opposeront toujours, dans ces parages,
des barrières insurmontables aux progrès
de l’agriculture et de la civilisation.
Arran enfin présentera toujours cet aspect
imposant et sévère que la nature
lui a donné et que les hommes ne
réussiront point à changer.
XXUJ
Les fies Hébrides, proprement dites,
offrent encore des preuves plus frappantes
de cette puissance de la nature,
devant laquelle viennent échouer les
efforts les mieux combinés des hommes.
Aussi est-ce la nature même , sous ses
traits les plus redoutables, qu’ il faut y
aller admirer. Vastes remparts qui serm-
blent places en avant de l’Europe pour
défendre ses fertiles régions contre les
fureurs de l’immense Atlantique, ces
îles déchirées et morcelées de toutes
p a r ts , attestent la force de cet Océan
toujours furieux, toujours violemment
tourmenté par les marées , les courans
et les tempêtes. Ses vagues énormes
viennent se briser au pied de rochers
nus , de hautes et stériles montagnes,
et de falaises à pic qui semblent des
murs élevés par les Géans , pour servir
de barrière aux flots irrités. A u milieu
de ces scènes de désordre et de bouleversement,
on est frappé ¿ ’admiration