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Je ne puis terminer l’article de l’université
sans dire un mot des sociétés littéraires et
scientifiques établies par les élèves eux-
mêines pour l ’avancement de leurs études.
Il n existe nulle part ailleurs des modèles
plus parfaits de ce genre d’établissement, qui
plus que tout autre contribue aux progrès
des jeunes gens; ces sociétés toutes composées
d’étudiaUs sont consacrées , les unes
aux sciences y les autres aux lettres et à la
philosophie. La plupart possèdent une bibliothèque
proportionnée à leur étendue
et à leurs moyens et une salle pour les
séances. C ’est là que sous la présidenoe
alternative de quatre membres, nommés annuellement
par la société, se rassemble, uii
jour par semaine j une foulé de jeunes gens,
pour entendre et discuter un mémoire composé
par l’un d’entr’eux.
Bien de mieux organisé et de plus régulier
que ces discussions où chacun parle avec un
ordre, un calme et une maturité qui feroient
honneur à plus d’une assemblée d ’hommes
faits. Ici le plus grand silence, règne parmi
les auditeurs, pendant qu’un jeune orateur
défend ou combat l’écrit dont on s’occupe,
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le même sflence règne encore un moment
pprès qu’il a parlé, et son antagoniste,
loin de lui couper la parole oü de se hâter
de la prendre dès que le discours est fin i,
attend quelques minutes ; puis lorsquilvoit
que personne ne se dispose à parler , il se
lève pour répondre. Lorsque tous les discours,
qui tous sont improvisés, ont été entendus
, le président consulte 1 assemblée ,
et chacun est obligé de donner son avis par
assis et levé pour ou contrele mémoire. Après
que cette première partie de la séance est
terminée, un jeune homme qui a été-desi—-
gné pour cet effet présente une question à
l ’assemblée et cherche parun discours médité
depuis quelque temps, mais non écrit, à résoudre
le problème qu’il a lui-même proposé.
U«© discussion intéressante s’engage ,,
et l ’assemblée vote ensuite pour ou contre
la solution offerte pan le premier orateur.
On comprend aisément quel puissant motif
d’émulation sont ces sociétés où vos cama-
r a des d’é tudes sont vos j uges,. e t des j'uges peut-
être plus sévères que des hommes plus âgés.
Aussi celui qui doit y lire un mémoire s y
prépare-t-il long-temps à l ’avance, et se livre