
xvj
soutenir? Lutte qui auroit pu avoir pour
issue, la perte de ces libertés et de cette
indépendance pour lesquelles les An glais
ont prodigué sans calcul, leur sang
et leurs richesses, et ont glorieusement
combattu sur mer et sur terre, dans les
contrées les plus lointaines; mais q u i,
grâce a la sagesse et à la persévérante
activité d’un gouvernement appuyé d’opinion
et de fait par la masse de la
nation, s’est terminée par la chute du
colosse qui menaçoit d’écraser l’Angleterre,
et par la délivrance de l’E u rope
accablee sous un joug aussi dur
qu’humiliant.
Animé de pareils sentimens que je
me suis toujours honoré de professer;
ayant joui, à l’époque même la plus critique
de la guerre, de cette généreuse
hospitalité que la nation anglaise n’a
jamais refusé à ses ennemis même, citoyen
enfin d’une République qui a dû
sa renaissance et le retour de sa liberté
xvij
et de son bonheur à la résistance heureuse
des Anglais , il n’est pas à croire
que j’aye jamais eu l’intention de dénigrer
un peuple à qui les plus illustres
écrivains, parmi lesquels je me plais a
compter M.m° de S ta ë l, ont rendu à
l’envi d’éclatans témoignages d’estime et
d’admiration. L ’amour de la vérité et le
désir de voir enfin les Ecossais reprendre
dans l’opinion la place qui leur est
d u e , m’ ont uniquement dirigé. Je ne
crois pas, à cet égard, pouvoir être accusé
d’une partialité irréfléchie , ni de
préjugés conçus à l’avance. Lorsqu’en-
tièrement étranger h l’Ecosse, j’arrivai
dans ce pays , j’y apportai quelques-
unes des idées en vogue chez les Anglais
, et je partageois jusqu’à un certain
point leurs préventions ; mais une con-
noissance plus approfondie de la nation,
des rélations étendues dans les différentes
classes de la société, ont rectifié
mes premiers jugemens, et m’ont con-
Tome I. b