
C 396 )
cochons; les Highlanders, ont en général
un préjugé contre la chair de porc et redoutent
d’en manger. Ceux de ces animaux y
que j ’ai vus dans l’île, sont d’une couleur
jaunâtre, petits, bas sur jambes et portent
leurs oreilles droites, ce qui leur donne une
singulière apparence; leur chair est fort délicate.
Le commerce que fait l’île avec le reste
de l’Ecosse, est très-restreint ; on importe le
bois qui est très-rare dans Arran, et par
conséquent fort cher, on importe aussi la
plupart des objets nécessaires au vêtement des
habita ns et à la fabrication de leurs outils et
de leurs instrumens d’agriculture. Les principales,
exportations sont, les bestiaux dont
on sort chaque année une quantité très-considérable,
le boeuf et le mouton salé, et les
poissons de mer , tels que des harengs , des
morues , des églefins , etc., qui fourmillent
dans ces parages. Mais le principal objet
de commerce, qui se fait par contrebande
et non sans quelque danger, c’est celui
du whisky. Cette eau-de-vie d’orge passe
pour être mieux distillée dans l’île d’Arran*
et en général dans la haute Ecosse que dans
( 397 )
la plaine, aussi est-elle fort recherchée par
les habitans de la basse Ecosse.
Le gouvernement anglais, dans le but
d’empêcher cette fabrication, a établi de très-
forts impôts, tant sur l’entrée de l ’orge dans
l ’île que sur la sortie du whisky et sur l’établissement
d’une distillerie. Mais les habi—
lans, pour qui ce métier est un des principaux
moyens de subsistance, ne pouvant pas
acheter le privilège d’avoir une distillerie,
ni payer les taxes pour l ’entrée de l’orge,
«ont obligés de faire venir les grains en contrebande
et de les distiller en cachette dans
leurs propres cabanes. Ils transportent ensuite
l’eau-de-vie qui en provient, sur de
petits bâtimens qui se rendent pendant la
nuit dans les anses les plus écartées et les
plus solitaires de l ’île. Nouvelles peines, nouvelles
inquiétudes pour ces pauvres insulaires
dont la vie est déjà si misérable et
exposée à tant de dangers.
On ne trouve dans cette île aucune trace
¿ ’ouvrages des Romains, et il ne paroît pas
que ces conquérans aient jamais pénétré dans
Arran. Je n’y ai vu non plus d’autres mo-
aaumens des Danois que le château , dont