
cher la cause du peu de ressemblance
qui existe entre leurs habitans respectifs.
A l’égard de ce dernier phénomène,
si frappant pour tout étranger,l’histoire
nous aide à comprendre, pourquoi les
montagnes sont occupées par une race
guerrière mais ennemie du travail, poétique
mais ignorante, tandis qu’un peuple
éclairé et industrieux habite la basse
Ecosse. Elle nous apprend, que les G aëls,
fixés de temps immémorial dans la partie
septentrionale de la Grande-Bretagne,
expulsés des plaines du midi de l’ Ecosse
d’abord par les Romains, puis par des
peuples d’origine teutonique, se sont
réfugiés dans leurs montagnes presque
inaccessibles, et s’y sont maintenus jusqu’au
milieu du dernier siècle, à l’abri,
non-seulement de toute invasion des
armées étrangères, mais même de tout
mélange avec les autres nations de l’Europe,
et qu’ ils ont conservé jusqu’à cette
époque, la langue, les habitudes, les
xj
moeurs et presque jusqu’ à la forme de
gouvernement des peuples celtiques,
dont ils faisoient partie.
Les habitans des plaines, au contraire,
descendans de ces conquérans du nord,
qui, à plusieurs reprises envahirent les
régions fertiles du midi de l’Ecosse,
ont cultivé les arts, les sciences et les
lettres. Gouvernés par des Princes de
leur nation, ils formèrent long-temps
un royaume indépendant dont les
Gaëls faisoient partie, plutôt il est vrai,
comme alliés que comme sujets. Un gouvernement
représentatif qui s’associoit
étrangement avec le système féodal alors
en vigueur, un parlement, des franchises
étendues que les Rois avoient
accordées à des villes et à des bourgades
nombreuses, furent les germes d’un esprit
de liberté qui se développa à différentes
époques, et cet esprit favorisé par
la réforme religieuse, créa des institutions
dont lesjheureux effets se font en