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devise : Tandem triumphans. Sans perdre
de temps à attendre des renforts plus, considérables
, Charles Edouard part avec sa
petite troupe, qui ne consistoit encore qu’en
dix-huit eents hommes , et dans le dessein
de surprendre Edimbourg , marche sur cette
ville par le chemin le plus direct, à travers
des montagnes presque impraticables. Cependant
le Gouvernement anglais, informé
du débarquement cfo Prétendant, envoie à
sa rencontre le Général Sir John Cope, avec
ordre de le prendre mort ou vif, et promet
3o,ooo livres sterling à celui qui apportera sa
tète.
Ce Général, croyant le surprendre encore
dans le nord de l’Ecosse, se hâte de se porter
sur Inverness avec toutes les troupes de
ligne qu’il avoit pu rassembler. Arrivé daqs
cette ville , il apprend que le Prince a traversé
Perth, et qu’ayant augmenté ses forces
de toutes les tribus qui habitent les contrées
par où il vient de passer, il marche sur
Edimbourg. Cope, espérant pouvoir le prévenir
dans ce dessein , fait embarquer son
armée à Aberdeen, avec le projet de descendre
à Leilh. Biais Charles Edouard s’é4
c gg ) toit emparé d’Edimbourg saps coup férir, et
la garnison de cette ville, trop foible pour
s’opposer à son entrée, s’étoit renfermée dans
la citadelle.
Cope, déjoué une seconde fois dans ses
projets, débarque à Dunbar , et avec les
renforts qu’il venoit de recevoir, vole au-
devant des troupes écossaises, qui , cette
fois , ne peuvent plus lui échapper , et
sont nécessairement obligées de livrer bataille.
Telle étoit la situation des affaires lorsque
les deux armées se rencontrèrent près de
Prestonpans. On passa la nuit du 20 au 21
Septembre, en présence sous les armes,
e t , malgré l’obscurité, on tira de part
et d’autre quelques coups de fusil. Les deux
partis, également animés quoique par des
sentimens différent, attendoient le jour avec
une même impatience ; chacun suivoit, plein
d’enthousiasme, la cause qu’il avoit embrassée
, et qu’il se préparoit à défendre avec
acharnement. Les Anglais ne pouvoient supporter
l’idée de revoir un Stuart sur le trône
de la Grande-Bretagne ; ils croyoient leur
liberté, leur précieuse constitution, leur re~