
l’attention des étrangers. On est bien plus
tenté encore de visiter cet ancien palais,
lorsque l ’on apprend qu’il a été pendant
plusieurs années le séjour favori de
l’infortunée Marie Stuart.
La belle terre de Pennicuik, dont la
maison est aussi remarquable par sa noble
et élégante architecture, que le parc par
la beauté de la verdure, des prairies et
des bois; charmera l’amateur des jardins anglais.
Il en est de même de la jolie campagne
de Woodhouselee; c’est l’ancien manoir de
la famille Tytler de Woodhouselee, famille
dès long-temps distinguée dans la littérature
et dans la jurisprudence, et dont les des-
cendans, actuellement en possession des
premières places dans le barreau, soutiennent
dignement la réputation de leurs ancêtres.
Non loin de Woodhouselee, on ne peut
voir sans enchantement, le charmant vallon
d’Hawthornden (vallon d’Aubépine), et les
ruines de l’ancien château féodal de Roslin,
qui le dominent. La petite rivière d’Esk, a
formé ce vallon romantique, en creusant son
lit profondément dans des rochers d’un grès
rougeâtre tendre , qui se sont ensuite recouverts
de buissons épais d’épine blanche,
de beaux chenes, d arbres et d’arbrisseaux
de toute espèce, au pied desquels croissent
en profusion, la pervanche, la violette, la
prunevere, la fraise, l ’arbousier des montagnes
( i ) , et celte jolie airelle (2) à baies
d un bleu foncé, si commune dans nos
hautes vallées Alpines et dont le fruit est
d ’une saveur agréable. Ça et là , le roc montrant
sa surface à découvert, offre des effets
pittoresques et prête au paysage, un aspect
sauvage et sévère.
Les ruines du château de Roslin sont peu
considérables; mais leur élévation sur le faîte
d un rocher à pic, les bois qui les environnent,
leurs alentours romantiques et variés,
ont valu à ces restes du moyen âge une renommée
bien méritée. Les anciens poètes
et les ménestrels de l’Çcosse, en faisant de
ces beaux lieux le sujet de leurs naïves ballades
, les ont rendus populaires et classiques,
chez une nation qui joint au goût le plus
(1 ) Arbutus uva ursi.
(2) Vaccinium myrlilliis.
Tom. I. 8