
tier conduit du village de Sannock à Loch-
Ranza , à travers les montagnes et les vallées
; il porte, je ne sais pourquoi, le nom
de Kings-road, chemin du Roi. Un sentier
pareil traverse l’île de l’ouest h l ’est\ depuis
Prumodoon à Brodick (i) . Quoique les chemins
soient dans l’état le plus pitoyable, cependant
ils sont toujours assez bons pour
celui qui voyage à pied, ce qui seroit sans
contredit, la manière la plus agréable de
parcourir cette île, si l’on ne se trouvoit à-
chaque pas arrêté par des rivières, souvent
larges et profondes.
Les liabitans ne connoissent guère l’usage
des ponts. Il n’en existe qu’un seul dans
Arran, et c’est près de Brodick qu’il se trouve.
Ce n’est qu’un misérable petit pont de bois
où l’on ne peut passer qu’à pied, encore est-
il tremblant, et menace-t-il à chaque instant
de se briser.
A la place de ponts, on a jeté, de distance
( 1 ) Depuis mon voyage en Ecosse, j’ai apris qu^
l ’on avoit travaillé à pratiquer dés routes dans l ’île
d ’A r r a n , et que l’attention publique s’éloit portée
avec succès sur les moyens d ’améliorer le sort des
habitants de celte contrée.
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en distance sur les rivières, de gros' blocs
de pierre, pour qu’en sautant de l’un à
l ’autre, on puisse arriver à pied sec sur le
bord opposé. Il arrive cependant, souvent
que ces blocs sont couverts par l ’eaU, et plus
souvent encore qu’ils sont placés à un trop
grand éloignement les uns des autres, ou
qu’ils sont si pointus qu’on ne peut s’y maintenir
en équilibre. Aussi est-il bien rare qu’en
essayant de franchir d’une de ces pierres à
à l ’autre, on ne tombe dans l’eau.
• Les cabanes, dont sont composées les villages
et les fermes isolées , méritent une description
particulière. Ces misérables huttes
sont peu supérieures à celles des peuplades
les moins civilisées. Le mur est peu élevé et
construit avec des pierres entassées, sanS
autre ciment que de la terre glaise ou de la
tourbe de marais. Une porte fort basse et
Une étroite fenêtre, sont les seules ouvertures
par où le jour puisse parvenir dans
l ’intérieur de la maison.
I Le toit, est formé de chaume ou de bruyères
entassées sans ordre et en dos d’âne. Pour
empêcher que les vents violens n’enlèvent et
ne dispersent cette frêle couverture, on l’as