
esprit de corps , en général si nuisible aux
prog rès des eleves, et qui plus d’une fois en
Allemagne a troublé la tranquillité des villes
¿ ’Université. Un autre avantage de ces relations
entre les bourgeois et les étudians,
c est que ces derniers ne perdent point l’habitude
des devoirs sociaux et que tout en suivant
les éludes propres à leur vocation, ils
acquièrent ces connoissances diverses qui
peuvent en faire dans la suite des citoyens
utiles et des hommes de bonne société.
On peut distinguer à Edimbourg deux
classes d’étudians, l’une, et c’est la plus
nombreuse , se compose de jeunes gens qui
suivent les études dans le but d’embrasser
une des vocations qui exigent des degrés
conférés par l’Université, telles que la Théologie
, le Droit et la Médecine. L ’autre
classe comprend ceux qui viennent au collège
, sans avoir 1 intention d’y prendre les
degrés, mais dans le hut d’y achever une
éducation libérale en profitant des diverses
leçons dont lobjet est d’un intérêt général.
Souvent la réputation d ’un professeur
conduit à Edimbourg beaucoup d’étrangers
et surtout de jeunes Anglais. C’est
ainsi que l’on venoit jadis de fort loin
pour suivre les leçons de littérature du
célèbre docteur Blair et celles de physique
et de chimie du docteur Black; et que
l’envie d’entendre les éloquentes dissertations
du savant professeur de philosophie,
M. Dugald Stewart a attiré à Edimbourg un
concours considérable de jeunes gens ( i) .
Il n’est pas rare de voir aux leçons de
quelques professeurs, des hommes faits et
même des vieillards qui ne dédaignent pas
de chercher l’instruction au milieu d’un collège
de jeunes gens. Leur présence est un
grand encouragement pour les étudians: ceux-
ci s’habituent en les voyant à considérer leui’S
études comme un objet d’intérêt et de jouissance
pour l’âge mûr , plutôt que comme
les travaux pénibles et forcés qu’on impose
à l’enfance, et à regarder leur professeur
non comme un pédagogue sévère, occupé
à retenir dans le devoir, par des remontrances
et des châtimens, une troupe d’é-
coliers indociles, mais comme un philosophe
déjà initié dans les profondeurs de la science,
(1) Ecrit en 1808*