
mon calviniste dans toute la sévérité de»
premiers temps de la réiormation. Ils vont
même plus loin que Calvin dans la simplicité
des formes du culte. L ’île est divisée en
deux paroisses, Kilbride et Kilmorie , qui
possèdent chacune une église dont lune
.est bâtie dans le village de Lamlash au
bord de la baie. L’église est sans clocher, et
l ’intérieur en est aussi simple que possible.
Le Ministre, comme je l’ai déjà rapporté ,
officie en habit noir et sans robe , et lit ,
chaque dimanche , deux sermons de suite ,
l’un en anglais et l ’autre en gaëlic. Pour
entendre le Service divin, les pieux habitans
arrivent régulièrement à la paroisse d’une
distance de plusieurs lieues, à travers des
montagnes escarpées et des glens rapides #
et l ’éolise est toujours pleine. Aussi cette habitude
de piété influe-t-elle beaucoup sur
leur caractère, qui est doux et moral. Il n’y
a pas d’exemple que, depuis un très-grand
nombre d’années, il y ait eu de crimes commis
dans cette île. Les habitans cherchent
constamment à se protéger les uns les autres,
pt vivent ensemble en bonne intelligence.
Ils sont naturellement gais , et iis aiment
la danse et la musique. Leurs danses sool
connues dans le pays sous le nom de Reels;
chacuti cherche à se distinguer par l’agilité
avec laquelle il exécute les pas variés et le»
tours de force qu’exigent ces danses nationales.
Ils dansent au son de la cornemuse,
instrument sauvage crm les suit au combat, Ç3 J.
comme il y a c c om p a g n o i t jadis leurs belliqueux
ancêtres. Les airs sont peu variés ;
mais la mesure en est bien marquée. II»
aiment aussi à entendre répéter sur le mémo
instrument, les marches qui. animèrent leur»
pères dans ces batailles où les Clans com-
battoient les uns contre les autres, et il»
chantent encore les airs et les poëmes anciens
qui leur ont été transmis d’âge en âge.
Le climat d’Arran est, en général, plu»
froid que celui de la terre-ferme de l’Ecosse.
Cette différence vient de la hauteur des
montagnes qui conservent long-temps la
neige sur leurs sommités. Cependant le froid
est bien loin d’approcher de celui des latitudes
correspondantes sur le continent; la
mer, dont la faculté modératrice se fait
sentir dans cette île et dans les contrées environnantes
, adoucit beaucoup la rigueur des
vents du nord.