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Pendant le repas les hommes semblent donc
un peu gênés par la présence des femmes ,
et ce n’est que lorsqu’elles se retirent, qu’ils
paroissent respirer à leur aise et pouvoir se
livrer en entier au plaisir d’une conversation
générale. Alors elle prend une tournure
intéressante , et s’il y a dans l’assemblée
quelqu’hoinme distingué , on peut jouir
pleinement de son entretien. La politique fait
le sujet le plus fréquent de la discussion. On
comprend comment un peuple , qui par sa
constitution libre jouit de grands privilèges
dans le gouvernement, attache le plus grand
intérêt aux affaires publiques, Les Anglais
et les Ecossais sont si persuadés de l’utilité de
ces débats entre hommes, pour le maintien
de Tesppit public, qu’il y en a plusieurs
qui regarderoient la nation comme déchue
de ce patriotisme qui la distingue, si les hommes
abandonnoient la table en même temps
étranger; il falloir, au premier verre de vin qui lui
etoit servi, boire à la santé de toutes les personnes
présenles en les appelant successivement par leur
nom, et répondre en même temps à la santé que
chacune de ces mêmes personnes lui portoit à son
tour,
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que les femmes , pour se livrer à des entretiens
plus futiles. I l ne faut cependant pas
se dissimuler que jadis le vin jouoit un rôle
plus important encore que la politique dans
ees longues séances qui se prolongeoient souvent
jusqu'au milieu de la nuit. Actuellement
les excès de boisson sont beaucoup
plus rares dans la bonne compagnie et ils
deviennent chaque jour moins fréquens.
Le grand monde à Edimbourg ne se rassemble
que dans les premiers jours de
janvier ; jusqu’alors la société ne consiste
qu’en des réunions peu. nombreuses, mais
qui pour cela n’en sont pas moins intéressantes.
Le 18 de Janvier, la saison des plaisirs et
des amusemens s’oüvre par une brillante assemblée
publique dans une salle vaste et bien
ornée.Là, toute la bonne compagnie se rend
en foule et vient en quelque sorte prendre
possession du local où , pendant trois mois,
elle se réunira de nouveau une fois par semaine
pour danser. Depuis ce moment jusqu’au
commencement d’Avril I les bals et
les concerts publies et particuliers se succèdent
presque sans interruption.