
( \4 o )
attestent la prospérité de l’agriculture dans
cette partie du Comté de Fife.
Cependant, en approchant de Loch Leven,
le pays devient inculte , les vallées et lesf
montagnes se couvrent d’une noire bruyère ;
des plaines marécageuses et des tourbières
occupent le fond des vallées, et la contrée
en générai, prend un aspect triste et stérile.
Mais dès qu’on arrive auprès du joli petit
Loch Leven, la nature s’embellit, le paysage
devient plus ouvert et plus riant. Nous côtoyâmes
quelque temps les bords de ce lac
avant d’arriver à Kinross. Cette petite ville,
peu remarquable en elle-même, est située
dans une position charmante au bord du lac
qui, n’ayant que quatre lieues de tour, peut
être embrassé d’un seul coup-d’oeil. La belle
terre de M.r Graham, à côté de Kinross et
sur la rive même, mérite d’être visitée. C’est
de là que l ’on jouit le mieux de la vue du
Loch-Leven et des montagnes qui l’entourent.
Ce ne fut pas sans intérêt que je vis la petite
île qui s’élève au milieu de cette jolie piècer
d’eau; les ruines pittoresques du château de
Loch-Leven qui en occupent presque toute
letendue, ajoutent à la beauté du paysage,
( l4l y
et les souvenirs historiques qui se rattachent
à cet ancien château, augmentent l'impression
qu’il produit.
C ’est dans l ’enceinte de ce château, que
Marie Stuart, après la perte de la bataille-
de Pinkie, fut condamnée à la plus dure captivité
par les Seigneurs confédérés d’Ecosse,
ayant à leur tête ce même Murray qui la
força d’abdiquer en faveur de son fils. Après
maints efforts inutiles, pour sortir de sa pri-
vson, elle dût sa délivrance au propre frère
de son cruel geôlier. George Douglas, jeune
homme de 18 ans, épris de la beauté de la
Reine et touché de ses malheurs, entreprit
de la sauver ; ayant enlevé à son frère les
clefs du château, il amena pendant la nuit
une petite nacelle sous les murailles, fit
sortir la Reine de sa prison, et la conduisit
dans une terre où de fidèles sujets Fatten-
doient et la reçurent avec des transports
de joie. En quittant le château, il en jeta
les clefs dans le lac ; j ’ai ouï dire , qu’il y a
peu d années un pêcheur, en levant ses
filets, retira ces clefs du fond des eaux où
elles étoient restées ensevelies. On voit encore
autour des murailles du château, quel