
core sentir de nos jours, et dont l ’E cosse
a recueilli les fruits, même après
avoir perdu son individualité politique,
par sa réunion à l’Angleterre, son antique
rivale.
Voilà quels sont les objets que je me
suis proposé d’examiner, et que j’ ai développés
dans les chapitres de cet ouvrage,
intitulés, Moeurs des Lowlanders
ou Ecossais des plaines, et Moeurs des
Highlanders ou Ecossais des montagnes.
Je ne me suis donc pas arrêté à signaler
des coutumes peu importantes en elles-
mêmes, ni des usages tenant aux habitudes
et au genre de vie domestique des
Ecossais. Ces petites particularités qui
ne sont que des faits isolés et qui ne
se rattachent point au véritable caractère
national, m’ont paru de peu d’intérêt
> comparées à l’examen de l’influence
que le climat, les événemens
historiques et la forme de gouvernement,
ont exercée sur le développement
des facultés morales et intellectuelles
des individus, sur l’industrie et la prospérité
générale, enfin, sur le langage
et les arts, objets dont l’histoire se lie
évidemment à celle du peuple même.
En contemplant les progrès étonnans
qu’ont fait les Ecossais dans le cours
du dernier siècle, il se présentoit une
question intéressante. L ’Union définitive
de l’Ecosse à l’Angleterre, a-t-elle été
la cause de ces progrès, comme l’ont
prétendu quelques écrivains ? quelle &
été du moins son influence sur la civilisation
des habitans de la basse Ecosse?
J’ai essayé, non de résoudre complet-
tement un problème aussi compliqué,
mais de présenter quelques réflexions
qui me semblent indiquer qu’ il faut chercher
ailleurs que dans l’acte qui priva
l ’Ecosse de son indépendance, la cause
du développement prodigieux des ta-
lens, des connoissances et de l’industrie
qu’on admire aujourd’hui dans ce pays.