
sans pouvoir aborder. Nous ïe vîmes essayer
plusieurs fois d’approcher du bord , puis
abandonner celte entreprise nui sembloit im-
possible à exécuter. Enfin, à force de peine,
il parvint à entrer dans le petit lac, alors
Çowie se tranquillisa pleinement.
Nous escaladâmes les rochers, pour bien
examiner les filons de granit qu’ils renfer—
ment, et après être montés aussi haut qu’il
étoit possible, nous redescendîmes à Loch-
Banza ; fort amusés des raisonnemens géologiques
de noire hôte qui prenoit vivement
parti dans la grande querelle, entre lesWer-*
nériens et les Ilultoniens,
Le Tornidneon, qui signifie Mont des nids
d oiseaux, est le point qui termine vers le
nord, le district des montagnes granitiques.
Toute cette partie d’Arran est couverte de
montagnes assez élevées, coupées par des
vallées désertes au milieu desquelles sont
renfermés de petits lacs tristes et sauvages.
Notre intention avoit été de suivre ces vallées
et de revenir à Brodicb en traversant les raoie
tagnes. Mais la neige qui les couvroit, et
la force du vent rendait ce projet impraticable.
Nous nous décidâmes à suivre les
côtes occidentales d’Arran.
La pluie qui avoit commencé à notre retour
du Tornidneon, augmentoil toujours. Nous
devions marcher sept heures avant d’atteindre
la seule habitation où l’on pût loger
dans toute cette partie de l’ile. Les rivages
ne présentent pendant six lieues, qu’une
suite non interrompue de rochers peu élevés,
sur lesquels on aperçoit de ’temps en temps
quelques petits villages. C’est ici que l ’agriculture
paroît la mieux entendue. Non-seulement,
011 a défriché et cultivé la sommité
des rocs, mais les sables mêmes qui sont
entre la mer et le pied des falaises , oflreni
à présent l’aspect de champs, assez fertiles.
Les habitans étoient occupés aux travaux
de la terre, les uns semoient du seigle ,
d ’autres plantoient des pommes de terre
dont la culture , admirablement adaptée au
sol et au climat de cette contrée , est une
ressource inappréciable pour les pauvres insulaires.
Nous quittions souvent la côte pour
traverser les villages bâtis sur le haut des
collines qui la bordent ; les habitans , peu
accoutumés à voir des étrangers, nous pre-
noient pour des officiers des douanes; aussi
les voyions-nous fuir devant nous, et fermer