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vif de la poésie un sentiment remarquable
des beautés de la nature.
Le village de Roslin renferme un édifice
qui, malgré sa petitesse, peut être considéré
comme un chef-d’oeuvre d’architecture
gothique , et comme un modèle parfait
dans ce genre. C’est une petite chapelle,
fondée dans le 15.e siècle, par St.-Ciair, prince
des Orcades. Le travail le plus exquis se
fait remarquer , tant à l ’extérieur, dans les
aiguilles, lesarcs-boutans, les fenêtres, qu’à
l ’intérieur, dans les colonnes, les arceaux
et la voûte. Elle est divisée en compartimens
nombreux par des ogives qui partent en
faisceau du sommet des chapiteaux et divergent
ensuite pour se rencontrer au haut
de la voûte avec les ogives des autres colonnes
, et former ensemble une multitude
d’angles curvilignes. Tous les chapiteaux des
colonnes, et les différentes parties, tant du
dehors que du dedans de la chapelle, sont
couverts de sculptures Sur un des chapiteaux
, on observe un concert exécuté
par des ange6 , sur différens instrumens de
musique, la plupart inconnus à présent parmi
nous. J’y remarquai ce chérubin, jouant de
la cornemuse, que Pennant a cité dans son
ouvrage. C ’est une preuve de l’ancienneté
de cet instrument national, dont la forme
iie paroît pas avoir changé pendant un si
grand laps de temps. Nous devons observer
aussi combien les anciens Ecossois fai—
soient cas de cet instrument, que nous regardons
aujourd’hui comme monotone et
barbare, puisqu’ils le trouvèrent digne de
figurer dans un concert céleste.
Je n’ai cité qu’un fort petit nombre des
campagnes les plus remarquables des environs
d’Edimbourg. Il en existe cependant,
une très-grande quantité , dont le voyageur
trouvera des catalogues exacts, dans
tous les itinéraires et dans les descriptions
topographiques de la capitale de l’Ecosse.
Recherchant plutôt dans mes excursions les
ouvrages de la nature que ceux de l’art, je
n’ai pas eu le loisir de visiter tout ce que
le Comté d'Edimbourg renferme de curieux
à cet égard. Mais ce que j ’en ai
vu , a suffit poqr me prouver que c’est sans
aucun fondement qu’en Angleterre, l’on ne
cesse de représenter l’Ecosse comme un pays,
entièrement dénué d’arbres. Pour se con