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a la seule île d’Arran, les mers qui l ’environnent
la font pa'roitre comme sortapt des
flots, de même que les îles Bute et Combrays
sur lesquelles nous dominons du haut de
cette crête élevée ; à l’orient les pâles cô-
teaux des comtés d’Ayr et de Renfrew, pa-
roissent à l’horizon. La mer d’Irlande, s’étend
au midi comme une vaste plaine, au
milieu de laquelle», le roc solitaire d’Adsa,
élève sa masse conique, à une distance de dix
Jieues du point où nous sommes placés.
Si le temps avoit été clair, nous aurions
aperçu au loin les côtes septentrionales de
1 Irlande ; nous aurions vu la longue presqu’île
de Cantyre au couchant, et derrière
ses collines uniformes, l’immense océan Atlantique
et les montagnes des Hébrides méridionales
Ila y , Jura etMull. Mais un bandeau
de nuages qui s’étendoit sur toute la
partie occidentale de l’île, nous cachoit cette
portion de la vue, celle qui doit être la plus
frappante par la variété et l’étendue des contrées
qui s offrent à la fois aux regards.
Nous distinguions cependant, du côté du
nord , où le ciel étoit serein , un groupe considérable
de montagnes faisant partie de l’Argyleshire,
au milieu desquelles la mer s’avance
dans le golfe long et étroit, nommé
Loch-Fine. Il est bien rare que l’on puisse jouir
dans son entier de ce magnifique spectacle,
et ce n’est que dans les jours , si peu communs
dans ces climats, où l’air est parfaitement
pur et serein; car pour l’ordinaire, les
nuages qui tournent continuellement autour
des sommités les plus élevées d’Arran, en
dérobent une partie au spectateur.
Après avoir déjeuné à Brodick, nous nous
embarquâmes dans un bateau découvert pour
nous rendre dans l’île de Bute. Mais avant
que de quitter Arran, il me reste à consigner
plusieurs observations qui n’ont pu
trouver place dans ce journal, et qui serviront
encore à faire mieux connoitre cette îlo
intéressante. Ces remarques, ainsi que celles
qui ont rapport à l’histoire naturelle, feront
la matière des Chapitres suivans.