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ment, anime encore ses soldats, lorsqu’un
second coup de feu le renverse de son cheval;
alors la déroute est complète parmi la cava- .
îerie anglaise* Les Ecossais , profitant du
désordre, s’élancent sur l’infanterie ennemie ;
ils avoient jeté leurs fusils derrière eux , et
armés de leurs longues épées , ils fondent sur
leurs adversaires, en poussant tous ensemble
d’une voix terrible leurs sauvages cris de
guerre. Alors s’engage une lutte corps à
corps, dans laquelle la force physique et
l ’adresse donnent tout l ’avantage aux Montagnards*
Les Anglais, étonnés de ces .cris,
de ces armes et d’une manière,de combattre
si nouvelle pour eu x , s’ébranlent, cèdent,
et prennent la fuite , laissant les vainqueurs
maîtres du champ de bataille , de l’artillerie,
des munitions, des tentes et de tout le bagage
de l’armée anglaise.
Un nombre considérable de prisonniers
tombai entre les mains des Ecossais. Ce ne
fut qu’avec beaucoup de peine que le général
Cope et quelques officiers supérieurs, s’enfuirent
à Dunbar et à Berwick. Le brave et
malheureux; Gardiner rendit le dernier soupir
, après avoir combattu long-temps, appuyé
contre la muraille de son propre parc,
qui faisoit partie du théâtre de l’action. Plusieurs
autres chefs furent grièvement blessés,
et on porte à trois cents le nombre des soldats
et officiers anglais qui restèrent sur le
champ de bataille dans ce combat, qui ne
dura que quelques minutes.
Les Ecossais, emportés par une rage sauvage
, ternirent leurs trophées par de cruels
excès. Le Prétendant rentra en triomphe
dans Edimbourg ; le gain de cette première
bataille augmenta son parti de tous ceux que
la prudence et la timidité avoient empêché de
se déclarer plutôt. La France lui envoya de
l’artillerie , des armes et des munitions ; et
fier de ses succès , plein de confiance dans
ses troupes , Charles Edouard leva une nouvelle
armée à Edimbourg et dans les environs.
Bientôt après espérant de profiter, pour
frapper un coup décisif, de la stupeur dans
laquelle un succès aussi inoui avoit jeté ses
ennemis, il entra en Angleterre avec le coeur
rempli d’une joie bien trompeuse.
En continuant à suivre le rivage nous arrivons
à Luffness, charmant petit village situé
près de la mer, non loin de Dirleton.
Tom. If 1 1