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née. Le petit Coq de bruyère (d'etrao tetrîx)
se trouve en grande abondance dans les endroits
où croissent les bruyères ; c’est-là
aussi que vivent en grand nombre les Gelinottes
d’Ecosse ( Tetrao scolicus ).
Cet oiseau, nommé ici Grous, Moorgame et
Moorfowl, a été confondu par quelques
Ornithologistes avec le Lagopède. Buffon et
Linnée en avoientfait, avec bien de la raison,
deux espèces distinctes, Bonnalerre, sur la
seule conjecture de la Peyrouse , qui n’avoit
jamais vu la Gélinotte d'Ecosse , les a réunis
en une seule espèce dans son Tableau ency-
clopédique des animaux. CSs Naturalistes ont
prétendu que la Gélinotte d’Ecosse netoit
autre chose que le Lagopède dans son plumage
d’été. Mais une simple comparaison de
ces deux oiseaux , qui habitent le même
pays, suffit pour nous éclairer h cet égard:
couleur, taille , moeurs, habitation ; tout
enfin est différent dans ces deux espèces,
de gallinacés.. Tandis que le Ptarmigan ou
Lagopède vit sur les, cimes les plus élevées
des montagnes, et ne descend jamais dans
Ses lieux bas, le Grous ou Gélinotte d’Ecosse
y
ne quitte point le fond des vallées et les marécages
couverts de bruyères. Ces deux espèces
ne vivent pas ensemble et ne se mêlent
jamais.
Le Grous n’a presque point de blanc dans
son plumage , même dans le fort de l'hiver
(1 ); tandis que le Ptarmigan, dans les
plus fortes chaleurs de l’été , a toujours de
larges taches blanches sur toutes les parties
du corps. J’ai vu plusieurs Gélinottes d’Ecosse
tuées à la fin de l’automne qui étoient
dans leur plumage ordinaire, c’est-à-dire ,
entièrement brunes, lorsque, dans cette saison
, tous les Lagopèdes sont complètement
blancs. La chair de ces deux espèces est aussi
fort différente pour le goût et la qualité. La
première passe pour le gibier le plus délicat
et le plus recherché ; la seconde a une chair
(1) Ce seul caractère peut aussi servir à distinguer
le Grous du Tétras des saules [Tetrao saliceti),
çiseau avec lequel M.r Temminck dans son Manuel
d’Ornithologie , confond la Gelinotte d’Ecosse.
J’ai lieu de croire que ce savant Naturaliste à reconnu
son erreur à cet égard , et qu’il la fera dis-
paroître dans la seconde édition qu’il prépare«.