cercles à l'entoiir, il est rare (¡ue tous les dauphins ne disparaissent
point à la fois, en prenant une autre direction. Les
marins croient qu’ils sont les précurseurs des mauvais temps,
ct (¡u’ils ont pour habitude de se diriger du côté d oii vient le
vent.
Dans l’Océan Atlantique, sovis la ligne, nos matelots harponnèrent
le marsouin gris, à teinte bleuâtre ou plombée ”, à ventre
blanchâtre, à peau lisse, mais recouverte çà et la de cicatrices
(jui annonçaient d’anciennes et profondes blessures.
Dans les mers orageuses du cap Horn, en allant aux Malouines,
à cent quarante lieues de ces iles, nous observâmes un
dauphin, qui différait notablement de ceux dont Commerson et
le docteur Quoy ont fait mention. Le daujdiin à haudes [delphi-
nus bivittatus, IN., pl. IX , fig. 3.) suivit quelque temps notre
navire en grande troupe, quoique la mer fîit très-grosse. 11
s'élancait fréquemment au-dessus des houles, et semblait jouir
de la résistance cpi’il trouvait dans l’e au , ainsi bouleversée. Sa
taüle est d’environ deux pieds et demi de longueur sur dix
pouces à ¡)cu ¡très d’épaisseur. Il est cou rt, mais svelte, daus
l’ensemble de ses formes. La moitié supérieure du corps est
d'un noir lustré et foncé ; le ventre est blanc, ainsi que la mâchoire
inférieure. Ce qu’il offre de remarquable est une large
bande d’uu blanc satiné, disposée longitudinalement sur chaque
côté du corps, et interrompue au milieu vis-a-vis la nageoire
dorsale, où les deux portions de cette bande ainsi séparée
s elargisscnt. Cette disjiosition lui donnerait quelque analogie
' Ses dimensions étaient les suivantes : Longueur totale, huit pieds; du bout du
museau à la nageoire dorsale, trois pieds six pouces ; du même point <à I oe il, un
pied. Longueur de la bouche, dix pouces. Longueur des nageoires pectorales, quatorze
pouces; de la caudale, dix-huit pouces; de l’anus au bout de ia queue, deux
pieds six pouces. Largeur de la tête vis-à-vis les yeux, uu pied; près de la queue,
deux pouces
avec le d. cmciger des docteurs Quoy ct Gaimard, si cc dernier
n'avait pas le corps noir supérieurement, blanc inférieurement,
avec une large bande noire sur l’abdomen. Le mu,seau de cette
espèce est court ct conique; la nageoire dorsale est mcdiocre-
raenl élevée, noire, placée au milieu du corjis. La caudale est
échancrée au milieu,brune; les pectorales sontminces, blanclies,
noirâtres seulement sur leur bord antérieur.
Les hautes latitudes du Sitd sont encore la patrie du daujihin
de Péron, qui fréquente les attérages des îles Malouines, même
jusqu au fond de la baie de la Soledad. Le célèbre historien du
voyage de Baudin le rencontra au Sud de la terre de Diémen ;
le docteur Quoy le vit jiar deux degrés de latitude, près de la
Nouvelle-Guinée; et nous, nous l’observâmes diverses fois par 52"
de latitude S u d , vis-à-vis le détroit de Magellan, près du caji
Pdlar, et par 45°, lorsque nous contournâmes la Nouvelle-
Hollande. Plusieurs centaines de ces dauphins entourèrent la
corvette, le 12 janvier 1823, â notre entrée dans la mer du
Sud. Nous ne pûmes en saisir cc jour-lâ ; mais une autre fois
nous y pandnmes; et l’individu que nos matelots harponnèrent
nous mettra a meme de donner de cette espèce une idée autre
que celle qu on trouve consignée dans les auteurs qui en ont
parlé. Ce dauphin, mentionné dans le voyage du capitaine
Jvotzebue, sous le nom de dauphin du Chili, est décrit sous le
nom de delphinus Peronii dans Lacépèdc et dans la Mammalogie
de M. Desmarest ( 771° ). C’est le delphinus leucoramphus
de Pérou {Hist. voy. terres Australes, p. 217, édit. in-4°); mais
comme ce cétacée n’a point de nageoire dorsale, il doit appartenir
au genre delphinaptère, pour y prendre place à côté du
beluga, dont il se distingue spécifiquement par son museau
disposé en bec effilé. Nous le désignerons sous le nom de del-
phmapterus Peronii (pl. IX, fig. i .)
Ce delphinaptère avait trente-neuf dents de chaque côté de la