ceux qui li.sent atteutlvemcnt les Voyageurs, et qui mettent de
côté les variantes que chacun d’eux, suivant sa langue maternelle
, apporte daus la manière d’écrire les mots, ou de rendre
des sons par des lettres, reconnaissent qu’une identité palpable
de langage règne entre tous ces insulaires épars et semés sur le
Grand-Océan, daus les limites que nous assignons aux Océaniens.
Ils savent qu’un Taitien peut être entendu aux iles Marquises
, ceux-ci aux Sandwich, et un naturel de ces dernières iles
à la Nouvelle-Zélande. Cependant, on conçoit qu’une terre placée
hors des tropiques, et, par conséc[uent, n’offrant pas les niemes
productions, a dû nécessiter de nouveaux termes pour les peindre
, ou pour les exprimer.
Ne sait-on pas, d’ailleurs, qu’une sorte de dialecte, conservée
par la classe supérieure, et consacrée aux traditions anciennes,
permet aux arikis de se comprendre entre eux, tandis que le vulgaire
en ignore les règles, que les prêtres et les chefs transmettent
intactes à leurs enfants ? Il serait facile de donner de
longues preuves de ceci, pour compléter nos idées; mais nous
les croyons su|)erflues ; et d’ailleurs, les relations journalières
des Européens avec ces peuples en altèrent singulièrement la
langue vulgaire; et, déjà corrompue, celle-ci, dans quelques
années, présentera sans doute un grand nombre de nos dénominations
introduites dans les îles,oii l’influence des voyageurs
d’Europe est permanente. Dans toutes ces contrées, ou retrouve
les noms communs de taro, pain ; tané, homme ; waliiné, ou
naries have shown this theory to have no fo u n d a tio n in fa c t , a n d that f ew languages
are more diverse in their rad ical principles. L a langue océanienne ( les
auteurs anglais la xioxùxacxiXpolynésiennè), composée'cVun si grand nombre de voyelles,
qu’il est rare que chaque mot ne soit pas terminé par une d’elles, leur paraît être
neu ve , curieuse et spéciale : ils adoptent l’existence de cinq dialectes, qui sont le
hawaïen, le taïtien, le marquisin, le nouveau-zélandais et le tongatabou { the
North Am er ica n Review, avril 1826}.
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fafiné^ÎQmme'.^ motou., i\e I mataouhameçon; mort, tuer
(mot d’origine hébraïque), et tant d’autres, qu’il serait aussi
fastidieux qu’inutile de rappeler ici.
Pourquoi cette identité de noms et de coutumes se retrouve-
t-elle de la Nouvelle-Zélande aux îles Sandwich ? des Marquises
à Rotouma? tandis que les insulaires de cette longue bande
de terres presque noyées, connues sous la dénomination vague
d’iles Carolines, parlent un autre langage, ont des moeurs différentes,
un type autre ? C est que les Océaniens, émigrés à une
époque plus ancienne des rivages de l’Inde, habitèrent les premières
terres hautes de l’Océanie; et que les Carolins, venus
plus tard et rameau isolé de la grande famille mongole, n’ont
pris possession, en partant des mers de Chine, que des îles plus
récentes sur l’Océan, qui les confinait au Sud-Est.
3. DES CAROLINS ( Ratneau Mongol-Pélagien ).
Si les faits abondent pour caractériser le rameau océanien,
il n en est pas de même pour isoler et décrire celui que nous
nommons mongol-pélagien, qui, jusqu’à ce jour, avait été confondu
avec le premier. Les Carolins, cependant, diffèrent des
Océaniens par l’ensemble de leur organisation et de leurs habitudes;
et des rapports généraux servent à réunir les divers
groupes de cette famille, qui s’est avancée de l ’Est à l ’Ouest
jusqu’au 172' degré de longitude orientale et jusqu’à l’équateur,
sans déliasser ces deux limites dans le Grand-Océan. A en juger
par les figures et par les descriptions des voyageurs, on doit
penser que ce rameau peuplait primitivement les iles Philippines,
Mindanao, les Mariannes; qu’il s’est répandu de quel-
ques-unes des terres hautes des Carolines sur les longues chaînes
d’iles basses qui les entourent, et qu’il s'arrêta aux archipels de
Radack, de Mulgrave et de Gilbert, ou iles du Scarborough.
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