
 
		Déjà,  dans  un  parallèle  des  insulaires  diOualan  '  avec  ceux des  
 'des Pelew, si  bien décrits par Wilson ”, nous avons indiqué l’analogie  
 ]iarfaitc  t|ui existe entre  ces deux peuples,  séparés par une  
 distance  de plus de  5oo  lieues;  et nous  savons  par  les  récits  du  
 sax ant de Chamisso  et  surtout par ceux  de son ami K a d u , que  
 ces  peuples,  navigateurs  par  excellence,  se  trouvent  souvent  
 transportés  par  les  moussons  des  archipels  de  Lamursek,  par  
 exemple,  jusqu’à Radack.  Coimue  nous  avons  suivi  avec  notre  
 corvette  ces nombreuses  bandelettes  de  terres  découpées  et  à  
 fleur  d’eau,  en  communiquant journellement  avec  leurs  habitants, 
   il  nous  a  été  facile  de  les  comparer  avec  les  autres  insulaires  
 de  l’Océanie  proprement dite. Ne doit-on pas être  étonné  
 (|ue  ces  naturels  aient  été  confondus, jusqu’à  ce  jour,  avec  les  
 Océaniens,  dont les  éloigne  une  foule  de  caractères ? Aussi,  en  
 attribuant  leur  origine  à  la  race mongole,  nous  obéissions  à  
 notre  conviction  intime,  lorsque  des  recherches  subséquentes  
 nous  prouvèrent que  cette  idée n’était point neuve,  et que déjà  
 le Père  Charles  le  Gobien '*  l’avait  formellement  exprimée  dans  
 le passage  que nous  citons  textuellement  ( p.  /|5  et  suiv. )  ; « On  
 « ne  sait  en quel temps  ces  iles ( les Mariannes) ont été habitées,  
 « ni dé  quel pays  ces peuples  tirent leur origine.  Comme  ils  ont  
 « à peu près les mêmes inclinations que les Japonais et les mêmes  
 «idées  de  la  noblesse,  qui  y  est  aussi  fière  et  aussi  hautaine,  
 «quelques-uns  ont  cru  (jue  ces  insidaires venaient  du  Japon, 
 '  Notice  sur  O u a la n ,  par Il.-P.  LESSON  (Journal  des  voyages,  cahiers  de  mai  
 et  juin  1825.) 
 “  A n   ac coun t  oJ  the  P elew   islands,  byOEOiiGE  K E A T E ,  Lond.,  i 8o 3. 
 ^  Remarks a n d  opinions  o f  the  naturalist  o f the  expedition  (von  CIIAMISSO ).  
 Tomes  IÏ  ct  III  { A   V o j .   o fd i s c o v . ,  by  von  RO TZ E BU E   ). 
 ^  Histoire des islesMarianes ,xio\xvc\\cmeni converties à la religion  chrétienne, etc.,  
 par  le  Père  CHARLES  L E   G O B IE N ,  de  la  Compagnie  de  Jésus;  f   édit.,  in - 12 ,  
 Pa ris,  1701. 
 « qui  n’est  éloigné  de  ces  iles  que  de  six  à  sept  journées.  Les  
 « autres  se  persuadent  qu’ils  sont  sortis  des  Philippines  ct  des  
 « îles voisines, parce que la couleur de leurs visages, leur langue,  
 « leurs  coutumes, et leur manière de  gouvernement, a  beaucoup  
 «de  rapport  à  celui  des  Tagales,  qui  étaient  les  habitants  des  
 «Philippines,  avant  que  les  Espagnols  s’en  fussent  rendus  les  
 « maîtres.  Il  y  a  bien  de  l’apparence qu’ils  tirent  leur origine  et  
 « des  uns  et des  autres,  et que  ces  îles  se  sont yieuplées par quel-  
 « <|ucs naufrages  des  .Japonais  ct  des Tagales,  qui  y  auront  été  
 « jetés  par  la  tempête. »JjC  même missionnaire,  en  parlant  des  
 Carolins  qui  abordèrent  à  Guam  en  1G96,  ajoute  (pag.  404)  
 qu’ils approchaient,  par  la  ressemblance, des habitants des Philippines  
 , mais  que  leur  langage  était  différent. 
 Nous  ne  pouvons  nous  dissimuler,  cependant,  la  difficulté  
 qu’il y  a de  grouper  les  habitants  des  diverses  chaînes,  depuis  
 les îles Pclew jusqu’aux Mulgraves, par le peu de renseignements  
 qu’on a sur ces îles. Les  seuls guides qu’on puisse  consulter jiour  
 cet  objet  sont Wilson,  pour  les  iles  de  Palaos;  de  Chamisso,  
 pour  les  Carolines,  et  surtout  pour  la  chaîne  de  Radack; nos  
 propres observations  sur Oualan, et celles des premiers missionnaires  
 sur  l’ensemble  de  ces  archipels  '. Quoique  l’histoire  de  
 ces  peujilades ait  été un  peu  éclaircie  dans  ces derniers  temps,  
 ce que nous savons de  leurs idées religieuses,  de leurs coutumes’  
 fondamentales  et du  génie  de  leur  langue,  est  encore  si  vague,  
 qu’il  serait au moins prématuré  d’essayer d’en  tracer un  tableau  
 définitif 
 Il paraîtrait, suivant le récit du Père Caiitova, que des hommes  
 de  diverses  races,  surtout  des  nègres,  auraient,  de  son  temps, 
 ■  L.1  relation  historique  ch,  capit.iine  80  Freycinet,  dont  les  premières  parties  
 viennent  d’ètre  publiées,  renfermera  aussi  de  nombreux  documents,  qui  nous  au-  
 raient  été  fort  utiles,  mais  qui  n’ont  point  encore  vu  le  jour.