au lieu d'être faite avec les racines du poivrier, comme chez les
Océaniens, est obtenue des feuilles, qu’on broie avec une molette
en pierre dans des vases en bois.
Il parait que les fibres qu’ils retirent d’un Musa, analogue
au Musa textilis des Philippines, qui fournit Yabaca, étaient
obteiuies des Mariannais, de la même espèce de bananier, sous
le nom de balibago, et que tous faisaient des étoffes, et s’en
servaient. Les habitants de Pelew et les Mariannais étaient nus,
d’après M. de Chamisso ‘ et le Père Gobien; mais ils savaient
également confectionner ces étoffes, puisqu’on lit dans son Histoire
des Mariannes ( pag. 58 ) cette phrase remarquable ; « Les
. femmes mariannaises ajoutent à toutes ces parures de certains
«tissus de racines d arbres, dont elles s habillent les jours de
« féte ; cc qui les défigure fort. »
Les ornements que ces divers insulaires recherchent, quoique
variables de leur nature, sont assez caractéristiques pour ces
peuples. Ainsi, tous présentent un goût décidé pour entrelacer
des fleurs rouges Sixora dans les cheveux, ou des feuilles odorantes,
et des spadices d’arum dans les oreilles ; ces parties ont
toujours le lobe fendu d’une manière démesurée ; et depuis les
iles de Palaos jusqu’à la chaîne de Radack, on observe la coutume
presque générale de placer dans cet organe, graduellement,
des morceaux arrondis d’un bois léger, peint en jaune avec le
curcuma, et dont on augmente sans cesse le diamètre. Mais
cette mode, ainsi que celle de se couvrir d’habitude la lèvre
enivrants avec le schinus molle et le maïs, qu’ils appellent kava et schicka : c’est
ainsi que nous les avons toujours entendu nommer. O r , quelle singulière analogie
clans l’usage de ces liqueurs et dans leur nom !
' A p ie c e o f banana s t u j f worn almost lik e the maro o f Owhyee a n d Otaheite ,
is the u su a l d ress, and only at P e lli the men are entirely n a k ed , as was also
fo rm e r ly (he case in the Mariana islands. (Chamisso’s Obs ., t. I l l , p. 19 1 , de
l’édit. angl.)
inférieure avec une valve de coquille, se représente avec la plus
grande similitude sur les iles du Nord de-l’O céan-Pacifique, et
même sur la côte N.-O., là où le rameau mongol est reconnu
par tous les voyageurs. Il en est de même des chapelets de petites
coquilles dont ils se serrent le ventre, et des ornements de
testacés dont ils se fout des colliers. Certains Carolins se servent
de bracelets faits avec des por tions de coquilles ou d’os
polis et imitant l’ivoire. Ce dernier usage est essentiellement
projrre aux peuples de race noire, qui habitent la terre des Papous,
la Nouvelle-Irlande et les Hébrides; et nous avons déjà
dit que le Père Cantova indiquait une fusion de quelques insulaires
nègres au milieu de plusieurs iles Carolines.
La manière dont les Carolins construisent leurs maisons diffère
notablement de celle des Océaniens. C’est un système d’ar-
ehitecture qui tient à d’autres idées ; et le soin qui préside à leur
arrangement, les peintures diverses qui les ornent, leur forme
singulière, mais remarquablement appropriée au climat, mériteraient
des détails descriptifs comjilets, si cela ne nous était
pas interdit dans le cadre étroit que nous avons dît nous tracer.
Tous ces jieuples ont de grandes maisons communales pour
traiter des affaires en public, ou pour préparer leurs repas.
La construction des pirogues des Carolins est depuis longtemps
célèbre ; elle ne ressemble en rien à celle des Océaniens.
Ici, on ne peut se dispenser de reconnaître des insulaires essentiellement
navigateurs, observateurs exacts du cours des astres,
possédant une sorte de boussole, instrument que l’on sait exister
depuis long-temps en Chine et au Japon, quoique les habitants
de ce pays soient loin d’être aujourd’hui d’habiles marins. Si
Ions les Carolins évoluent avec facilité leurs pros gracieux, si
leur construction montre un talent d’exécution bien supérieur
a 1 imperfection des instruments qu’ils possèdent, on est, cependant,
étonné de voir quelques-uns d’entre eux, tels que les