proYince ? Cependant, quelques rapprocliements existent dans
la langue des Carolins. Çà et là on retrouve les jalons de coni-
nuinications. Ainsi, la numération décimale est seule usitée, et,
quoique les noms de nombre varient, le système arithmétique
est le même. A Oualan comme à l’île d’Hogoulous, les dénominations
numériques sont très-arbitraires, et doivent tenir ou
à des migrations diverses, ou à des dialectes corrompus, que
nous ignorons. Ainsi, le mot un, chez ces peuples, se dit scha
à Oualan ( Nob. ), duon à Radack ( Chamisso ), eoth à Ulea, rep
à Eap , hatjijai en chamorien, sa à Pénélap (Nob.), jroie à Doublon
ou Hogoulous (Nob. ), tong aux Pelew ( W ilson), usa ( Bi-
saya), isa (Pampango, Chamisso ) , jri« (T a g a le ) , etc. Le mot
cinq offre beaucoup plus d’analogie, et il présente la plus grande
ressemblance dans presque toutes les langues de la mer du Sud,
quels que soient les peuples qui l’emploient ; il se dit, comme
en malais, lima, lime. D’un autre côté, le mot tamole, pour désigner
un chef, est généralement usité dans les Carolines. Il en
est de même dn mot ik, poisson, qui semble dériver du malais
ikan, etc.
Nous terminerons ce tableau par une seule réflexion. Les
peuples du rameau mongol-pélagien n’avaient point le cochon
ni le chien sur leurs iles, avant l’arrivée des Européens; et
MM. Quoy et Gaimard nous apprennent que ce dernier est lui-
même étranger aux îles Mariannes, comme l’indique son nom
de galagou, qui veut dire, animal venu par la mer.
4 . D E S P A PO U A S o u P A P O U S '.
Sous le nom de Papous, on connaît', en France, des jieiqiles
dont la couleur noire varie en intensité, et dont la chevelure
‘ Mémoire lu à la Société d’Hist. nat. de Pa r is , dans la séance du a 3 juin 1826.
Les peuples dont la peau est noirâtre, et ia chevelure tantôt lisse , tantôt laineuse,
n’est point lisse de sa nature, mais n’est pas laineuse non jilus.
Ces hommes, qu’on sait habiter le littoral des iles de Waigiou',
de Sallawaty, de Gaminen et de Battenta, et toute la partie Nord
de la Nouvelle-Guinée, depuis la pointe Sábelo jusc|u’au cap de
Dory, ont été parfaitement décrits par MM. Quoy et Gaimard ",
qui les premiers ont démontré qu’ils constituaient une espèce
hybride, provenant, sans aucun doute, des Papouas et des Malais,
qui se sont établis sur ces terres, et qui y forment à peu
près la masse de la po|)ulation. Ces Négro-Malais ont emprunté
à ces deux races les habitudes qui les distinguent; et c’est ainsi
que [ilusieurs ont embrassé le mahométisme, ct tpie d’autres
ont conservé des Papouas le fétichisme et la manière de vivre.
Un grand nombre des mots de la langue de cette variété humaine
sont tirés du malais, et .notamment celui de Radjah, qui
sert à désigner les chefs. Ces insulaires forment donc une sorte
de peuple métis placé naturellement sur les frontières des iles
et qui vivent sur les grandes terres montagneuses, situées entre l’Asie et la N ou velle
Hollande, ont é té , jusqu’.à ce jour, fort peu étudiés. Il est même difficile de se
former une idée exacte des dénominations qui leur ont été appliquées. A u s s i, dans
cet essai, nous présenterons seulement un résumé très-succinct des observations que
nous avons pu recueillir, pendant le séjour de la Corvette la Coquille au milieu de
ces archipels. On doit, d’ailleurs, espérer que l’expédition de l’A strolabe, qui explore
actuellement ce système d île s, jettera la plus vive lumière sur ce sujet,en rassemblant
les faits nécessaires pour fixer irrévocablement l’opinion des savants sur une matière
qui intéresse si particulièrement l’histoire de l’homme.
Le nom de ’Waigiou est écrit différemment par les Français et par les Anglais.
Nous avons toujours entendu les naturels appeler Ouaighiou la partie Nord de l’île ,
et Guarid o la partie Sud.
Observations sur la constitution physique des Papous {Z o o l. du V o y . do l ’ U-
ranie, p . t à 11).
La relation de JACOB I.E MAIRE (Miroir Oost e l fV e s t In d ic a l, Am s t .,r6 2 i,
m-40 o b lon g , p. i 6 4 ) prouve que déjà ces Papous hybrides n’avaient point échappé
aux observations dos premiers navigateurs. Il y est dit : V in d r en ta u s s iq u e lq u e s N egrez
qui nous amenèrent vivres. Us avoyent aussi une monstre d e porcelaine chínese;