[)ai'tie de leur ajustement, dont on ne suspectera pas l’origine,
est le chapeau, de forme entièrement chinoise, fait de feuille
de jtandanus, dont ces insulaires se servent pour se garantir
de la ytluie ou de l’action du soleil ; nous le remarcpiâmes particulièrement
chez les habitants de l’ile de Sataoclle (Tucker
de Wilson j , d’Hogoulous ou Doublon, d’Aouerra, etc.; et à
Oualan, un chaitcau chinois, fait de coquilles enfilées, artiste-
ment travaillé, sert à distinguer les pirogues des chefs. Cependant,
nous retrouvâmes aussi cette forme de chapeau chez les
Papous de la Nouvelle-Guinée; et ceux-ci ont dû la recevoir des
marchands chinois, qui étaient dans l’habitude de trafiquer sur
ces côtes, il n’y a pas encore un dcmi-siècle.
Nous regardons comme une industrie essentiellement propre
a ce rameau la confection des étoffes. Tous les Océaniens emploient,
pour leur fabrication, des écorces battues et amincies
.sous forme de papier; les Carolins, au contraire, se servent
d’un petit métier, seul débris des arts de leurs pères, pour assembler
les fils et composer une toile par un procédé et par des
instruments parfaitement analogues à ceux dont se servent les
Européens. On ne peut, en voyant ces tissus formés de fils
soyeux de bananier, teints en jaune, en noir, ou en rouge, engols
en Aniérique, plusieurs sont appuyées par des observations si judicieuses, qu’on
ne peut se refuser à admettre un tel rapprochement, Par exemple, M. Auguste de
Sa in t- llila ire, dans l’aperçu qu’ il a donné de son voyage dans l’ intérieur du Brésil
( A n n . d u M uséum , t. IX , i S î S ) , fait cette remarque : « L e s Botocudos, souvent
«presque blancs, ressemblent plus encore à la race mongole que les autres Indiens.
« Quand le jeune homme de celte nation qui m’a accompagné vit des Chinois à Bio-
« lan e ïro , il les.appela ses oncles; et le chant de ce dernier peuple n’est réellement
«que celui des Botocudos extrêmement radouci. « On trouve aussi une grande similitude
dans les coutumes; et c’est ainsi que les Botocud os, comme le.s Carolins,
se percent les oreilles et la lèvre inférieure, pour y placer des bâtonnets, dont ils augmentent,
cliaque jour, le diamètre, de manière à donner à ces parties une extrême
dilatation, etc,, etc.
trelacés sur un métier élégant, ornés de dessins qui annoncent
du goût, (|ue faire remonter la source d’un art ainsi perfee-
lionné à une race plus anciennement civilisée, ct dejtuis longtemps
établie en corjts de nation. Pourquoi, d’ailleurs, les Carolins
n’oiit-ils jamais eu recours à l’écorcc de l’arbre à pain, si
commun sur la plupart de leurs des, et qu’ils n’avaient qu’à
battre avec un maillet pour la convertir en étoffe ? Cela tient à
ce qu’ils ont retenu jiar la tradition les jirincipes d’un art très-
pcrfectionné dans leur patrie primitive, et que leur industrie
a su en conserver l’usage, pour confectionner les seuls ajustements
réclamés par le climat qu’ils habitent.
Le tatouage, diversement nommé suivant les îles, nous jiaraît
aussi particulier à ces peuples, e t, quoicpie nous n’y attachions
pas une grande importance, nous le trouvons, cependant, partout
à peu près identique, par sa distribution générale, c’est-à-
dire, qu’il est placé par larges masses sur le coryts, et que, chez
divers insulaires, il couvre le tronc en entier, en formant ainsi
une sorte de vêtement indélébile, mais arbitraire ]iar les détails.
Le genre de vie des Carolins, chez ceux dont les habitudes
sont bien connues, diffère peu de celui des Océaniens. Ce sont
les mêmes productions qui servent aux mêmes usages; e t, sur
les des les plus fertiles, le fruit à yjaiii à châtaignes ( a. incisa.
var. à semences), le cocotier, le taro et la pèche en font tous
les frais. Seulement, ceux qui vivent sur les iles basses, où leurs
moyens d’existence sont très-restreints, sont obligés de recourir
parfois aux fruits demi-ligneux du pandanus. Partout existe la
métliode de <;uire les aliments dans des fours souterrains, de
composer des bouillies avec les bananes, la pulpe du rim-a et
le coco. Enfin, nous retrouvâmes à Oualan l’usage de boire
de 1 ava après le repas ; mais cette boisson , nommée schiaka
t.e.s Chiliens et les Péruviens ont conservé l'usage de composer des breuvages