modernes notamment par M- F- Cuvier, et dont on trouve un
bon dessin pour le temps ( 1708), et mie description assez com-
[dète dans leVoyage de François Léguât ”, qui n’est cité que dans
Sonnini(Bufl’., t. XXXIV, p. i 85), et d’une manière très-fautive.
Sumatra et Bornéo paraissent renfermer quelques espèces de
quadrupèdes identiques, tels que l’éléphant des Indes, elephas
indiens, C u v ., et les orangs. Les rhinocéros découverts par
MM. Diard et Duvaucel, rhinoceros sondaicus, G. Cuv., et
rhinoceros surnatrensis, C u v ., appartiennent plus spécialement
à cette belle ile de Sumatra, qui nourrit un très-grand nombre
de singes, divers mammifères très-intéressants, et notamment
des semnopitlièques, la viverra musangua, Raffles; le tupaia tana,
Raffles; enfmle tapir àc\'lnAe{tapirus indiens, F. Cuv.), qu’on
a découvert et dans cette île et sur la presqu’ile de Malak.
‘ Le Muséum en possède un squelette complet, dûaux voyageurs Duvaucel et Diard.
“ Voy. et avantures de F r a n ç o i s LE G U A T et de ses compagnons en d e u x isles
désertes, e tc ., 2 vol. in - 12 , Londres, 1708. Ce voyageur, qui a défiguré plusieurs
animaux très-connus, a cependant tracé du dugong un portrait assez exact. Voici
les détails qu’il donne sur'ce cétacée herbivore, t, I . pag. g 3 : « L e lamantin se trouve
« en abondance dans les mers de cette île ( Kodrigues ). Sa tête ressemble extrême-
« meut à celle du pourceau; mais il n’a pas le groin si pointu. Les plus grands ont
« vingt pieds de long , et n’ont aucune autre nageoire que la queue et les deux pattes.
« L e corps est assez gros. La queue est horizontale, comme aux baleines. Il a le sang
« chaud, la peau noirâtre, fort rude et fort dure, avec quelques poils clair-semés. Les
« yeux sont petits, les ouïes remplacées par deux trous qui s’ouvrent et qui se ferment.
« L a langue est petite. Il a des défenses comme le sanglier, mais point de dents inci-
« sives. Ses gencives sont assez dures pour arracher et brouter l’herbe. Sa chair est
« excellente, très-saine, et a le goût du veau. L a femelle a des mamelles; fait, dit-on,
« deux petits chaque fo is , les allaite, et les porte avec ses deux espèces de mains. Ce-
« pendant, je ne lui en ai jamais vu qu’un. Ce poisson <i%\. très-facile à prendre : il
« paît par troupeaux, à trois ou quatre pieds d’eau seulement, et ne fuit point. Il y
« en avoit parfois jusqu’à trois ou quatre cents ensemble. Cet animal paroît ne jamais
« venir à terre. Il meurt aussitôt qu’il perd un peu de sang ; et je ne crois pas qu’il
« soit amphibie. »
La grande ile de Bornéo, cet espace blanc sur la carte du monde,
comme l’a dit judicieusement sir Raffles, recèle sans doute beaucoup
d’animaux inconnus; mais ceux qu’on y indique plus |)arti-
culièrement, tels que l’orang-outang et le pongo, existent aussi,
à ce qu’on assure, et dans la Cocliinchinc et sur la presqu’île
de Malacca. Java, si |3articulièrement explorée dans ces
derniers temps, a fourni à noi species un assez notable accroissement.
Ou y trouve surtout la panthère noire les tupaia
javanica et ferruginea, Horsf ; la nmstela nudipes, F. Cuv.; my-
daus meliceps, F. Cuv.; un nycticcbe, et autres espèces remarquables.
Si Madagascar n’a aucun individu de la famille des
singes, elle possède en revanche les makis; et les Moluques ont
en pro|ire les cuscus ou phalangers à queue prenante, et les ga-
léopithèques, dont une espèce s’est propagée à l’Est jusqu’aux
Carolines occidentales, c’est-à-dire, aux Pclew ou Palaos. Ce
n’est guère que sur l’île de Bourou que vit de nos jours le cochon
cerf {sus bahyrussa), animal rare, qui manque à nos musées.
Les phalangers à queue nue appartiennent jjresrpic exclusivement
aux Moluques orientales, et surtout à la terre des Papous,
jusqu’à la Nouvclle-Irlande. En s’avançant vers le Sud-Est, le
nombre des mammifères diminue. Déjà à la Nouvelle-Guinée,
on ne trouve plus que le cochon nommé jiar nous suspapuensis,
lepélandoc) et le couscous t.acheté. La roussette Réraudren,
voisine dupteropus edulis, parait s’étendre depuis les Philippines,
sur les Mariannes, jusqu’à Oualan, où nous l’observâmes en
abondance par i6o degrés de longitude orientale : mais cette
espèce parait ne point avoir pénétré au-delà ; et aux Sandwich, par
' L a panthère m ê las , figurée par M. F . Cuvier, dans la 4g ” livraison de son bel
■ouvrage sur les mammifères', ne serait, suivant M. ïem m in ck , qu’une variété accidentelle
du léopard : ce qui semble exiger de nouvelles observations.
” I jsp é la n d o c , et non pélandor, est commun à la Nouvelle-Guinée ; les Papouas
dn havre de Doréry le nomment p o d in , et estiment sa chair.