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à l’habitation tle M. Vau-Reancn (llhenostes-Fonten) ce que j’avais pu rainasseï- au
rivage, et je tis passer à l’eau douce ct sécher les pièces d’histoire naturelle, qui, sans
cette précaution, eussent été entièrement perdues.
Après avoir terminé nos affaires, nous louâmes une voiture pour nous conduire a
la ville du Cap. Nous ne quittâmes pas sans attendrissement une famille qui nous avait
témoigné tant d’intérêt, ct dont lo souvenir me sera toujours cher.
A Zwellendam, chef-lieu du district du même nom, nous sommes retenus trois jours
par la crue des eaux de la Breede , dont le passage était impraticable. M. Schonnherg,
landdrost (intendant), nous accueillit de la manière la plus affectueuse. Les eaux s’étant
écoulées, nous continuons notre route; et, après avoir gravi la montagne du Kloof,
l’cffrol des voyageurs , nous arrivons enfin à la ville du Cap, ofi j’espcrals trouver les
moyens de sortir de l’état de misère oh j’étais réduit. Le consul français auquel je
m’atlressai et présentai mes papiers, me reçut avec bienveillance ; mais il ne me procura
aucun secours, par le motif que ses instructlous ne le lui permettaient pas.
Combien ne serait-il pas à désirer qn’on prît des mesures à cet égard, afin d’éviter à
l’avenir qu’un serviteur de l’état ne soit pas ainsi abandonné à lui-même !
Heureusement, je retrouvai i l . Barry, propriétaire de l’établissement de Pac-House,
dont j’avais fait la connaissance pendant mon séjour chez M. Van-Reanen, qui me prêta
généreusement l’argent qui m’était nécessaire pour subvenir à mes premiers besoins ct
à ceux de Leballion. Je dois aussi de la reconnaissance à la famille Bouvière, pour les
soins empressés qu’elle m’a prodigués pendant le séjour que j’ai fait au Cap '.
§ VII.
DESCRIPTION DE LA VILLE DU CAP, ET HISTOIRE NATURELLE DE
SES ENVIRONS, PAR M. P. GARNOT.
Bâtie au pied de la montagne du Lion, et dominée par celle de la Table, la ville du
Cap est sans contredit une fort jolie ville; ses rues sont régulièrement construites, et
' TRADUCTION DU CERTIFICAT DÉLIVRÉ A M. GARNOT PAR LE CAPITAINE DU NAVIRE ANGI.AI.'i
I.E BOl GEORGES IV.
ièrti de Breede, cdle d'AfriilHC .
rvelto du roi de
Je certifie par le présent que M. Prosper G a rk o t, docteur en médecine, cliirurgicn-major de la c
France la CoquilU, était passager sur le navire le Roi Georges IV , que je commandais, et qui avait ete charge 1
( Ile de France) pour Londres; qu’on ne lui vit emporter que les vêteracrils qu'il avait sur le corps, lorsque
c bâtiment,
qui faisait eau de toutes parts et allait couler bas, fut abandonné sur la côte d’Afrique le t5 juillet. En con.séqucnce, le.s
effets de M. Garnot, ses instruments, une ricbe collection d’oiseaux, de coquillages, etc., furent laisses a bord. Je certifie,
en outre, que, pendant toute la tempête cl lorsque le bâtiment était démâté, la conduite de M. Garuot fut telle,
exemple i tout l’équipage, et qu’cllc a mérité mes vifs remerclments et excité mon admiration.
John l'AissiCKqu’elle
a
quelques-unes sont bordées d’arbres et creusées de canaux pour donner de l'écoulement
aux grandes eaux qui descendent des montagnes dans les temps de pluies. La couleur-
des maisons, qui sont généralement blanchies à la chaux, fatigue beaucoup les yeux ’.
11 n'y a pas au Cap, à proprement parler, d’édifices remarquables. Le gouvernement
que l’on serait tenté de croire un bel édifice, esl de beaucoup inférieur à une foule de
maisons particulières. On travaille actuellement à en agrandir le local. Les bâtiments
publics dignes de fixer l’attention, sous le rapport de futilité ct non de l’élégance, sont
la caserne, les boucheries, la bourse, fhôlel oü sont réunis les bureaux de l’administration
, les diverses églises et fhôtel-de-ville.
Les rues qui vont perpendiculairement au port, sont beaucoup plus larges que les
transversales qui coupent les premières à angle droit.
On voit au Cap de très-belles places; celle connue sous le nom de Parade est immense
et plantée d’arbres. On y a construit, depuis une couple d’années, un assez élégant
monument qui est la bourse, ou pour mieux dire une chambre de lecture non publique,
où Ion traite d’affaires commerciales. Devant la principale façade on a élevé une colonne
qui est bien loin de servir d’ornement à cet édifice, lequel, au reste, détruit la régularité
de la place.
Les boucheries sur le bord du rivage sont nu des bienfaits du gouvernement. Dans
le même alignement il y a un moulin à grain , appartenant à fétat, que les nègres qui
méritent punition sont forcés de faire tourner. Dans le principe, on y envoyait aussi
les femmes; mais à présent, d'après l’avis du docteur Barry, elles ne sont plus sujettes à
cc pénible travail.
Le jardin de la Compagnie, charmante promenade plantée de chênes, serait beaucoup
plus intéressant, si on employait le vaste terrain que fon aperçoit sur les côtés, à l’établissement
d’un jardin botanique qui réunirait les précieux végétaux de l’Afrique. Dans
le moment actuel le gouverneur s’cst emparé de ce terrain pour y cultiver du grain , du
fourrage et des légumes pour les besoins de sa maison.
La ménagerie qui est à fextrémité de cette promenade n’est pas riche pour le moment.
Les animaux qui la composent sont deux lions et une lionne, un tigre royal, un loup
et une couple de chacals; peu de jours avant mon départ elle reçut deux rhennes, mâle
et femelle, venues cle la Cafrerie. Elle est ouverte au public tous le.s jours à dix heures.
Il y a au Cap divers temples luthériens et calvinistes qui, sans être décorés avec luxe
ne laissent pas c]ue d’être ti’une simplicité élégante.
Depuis environ deux ans, on a élevé une église catholique qui est sur le point d’étre
achevée; et sans la fuite inopinée du prêtre, il serait dès à présent possible d’y officier.
Un des monuments ies plus importants est l’hôtel où sont réunis tous les bureaux
administratifs, la cour de justice, la poste et la bibliothèque de la ville, qui renferme
4577 Eolumes, dont la majeure partie traite de théologie. C'est encore au gouvernement
anglais que fon est redevable de ce bâtiment.
Il y a doux hôpitaux dans l’enceinte de la ville; un troisième, fhospice militaire, est
1 O . i n s « U t c v s c s p.irli« < lc l a v i l l e , o » placé des fontaiucs; □ mérite qu'on s’y arrête.
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