(';!]) de Diémen devait être le promontoire Sud de l’Asie, comme
les caps de Bonne-Es]iérance et de Horii se trouvent terminer
aujourd’hui l’Afrique et l’Amérique. Le détroit de Bass est 1 a-
nalogue de celui de Magellan; et le banc des Aiguilles, a I extrémité
du cap de Bonne-Espérance, annonce que des terres
affaissées s’y élevaient, et ont pu en être isolées par un détroit,
ou qu elles ont disjiaru dans la catastrophe qui a morcelé les
extrémités méridionales de l’Afrique et de f Amérique.
La Nouvelle-Hollande, qui, dans cette hypothèse, formerait
la partie méridionale des vastes contrées de fAs ie , en dillère
complètement par ses productions, de même que les pays des
Cafres, des Hottentots, et les terres magellaniques, diffèrent
des continents dont ils sont les prolongements. Cependant les
animaux ou les végétaux de l’Australie ‘ ont reçu une physionomie
spéciale, un cachet ([tii leur est propre, et leurs formes
insolites semblent éluder tous les principes de classification.
Mais, à mesure qu’on avance vers l’équatenr, les êtres se rattachent
à ceux que produit l’Asie; et enfin, sur la partie inter-
tropicale, on en trouve un grand nombre qui sont communs
il la Nouvelle-Guinée, comme aux terres d’Arnheim et de Car-
pentarie. L’opinion qui admet ([ne la Nouvelle-Hollande est
sortie plus récemment du sein des eaux est généralement reçue ;
et quoique l’intérieur soit pour nous couvert d’un voile mystérieux,
ce qu’on comiait du littoral lui donne le pins grand
poids.
Sans rajeunir de vieilles idées, ou sans se perdre en suppositions
vagues et hypothétiques, on ne peut, en jetant un large
coup d’oeil sur l’ensemble de ces terres, sc dispenser de remartpier
que toutes les îles qui forment le chainon dejmis la Nou-
velle-Güiuée jusqu’au Sud de la Nouvelle-Zélande serableni
être les bords de l’ancien continent Australique déchiré; cai-
aujourd’hui les nombreux canaux qui isolent ces ardiifiels soiU
encombrés de bancs ,à fleur d’eau, de ])lateaux de récifs ou
de rochers épars, qui forment de cette partie de l’Océan une
mer semée d’écueils.
Si nous examinons la partie orientale de l’Australie, depuis
les rivages de Port-,Iacksou jusqu’à i 5o milles dans l’intérieur
du pays, en franchissant l’épaisseur des montagnes Bleues, nous
parviendrons ¡leut-être à sai.sir les diaîiions qui étaient celte
idée. Toutes les côtes de la Nouvelle-Galles du Sud sont, en
effet, entièrement composées d’un grès houillcr à molécules
|>eu adhérentes ; et ce que nous appelons le premier jilau ties
montagnes Bleues est également comjiosé de ce grès, qui cesse
entièrement au mont York. L à , une vallée profonde isole ce
premier plan du second, qui est composé en entier de granité.
La hauteur de ces deux chaînes parallèles, qui courent du Sud
au Nord, est la même. Le mont Y o rk , d’après les observations de
M. Oxley est élevé de 3,292 pieds anglais, et se trouve éloigné
de la côte par un intervalle de 100 milles environ. Quelques voyageurs
pensent, sans doute à tort, que cette montagne conique,
et brusfpiemcnt terminée par une pente roide sur le Val de
Clwfd, est l’ossuaire d’un ancien volcan, dont le périmètre a
été enseveli sous le dépôt du grès marin qui revêt toute cette
étendue de territoire. On est plus fondé à le considérer comme
i-ecouvert d’une formation tertiaire ; ce que prouvent le gisement
abondant d’un lignite stratiforme, qui occupe toute la partie
, “ Ge nom est adojjté par beaucoup de géographes pour désigner la Nouvelle-
lloUande : quelques-uns écrivent A u strala sie. P a r T a sm a n ie , on indique la terre
de Diémen, découverte, en 16 4 2 , par Abel Tasman, navigateur hollandais.
' Journals o f two exp ed itions into the interior o j New-Sou th-Wale s , undertaken
by order o f the, bristisli govcrnement in the years 18 17 -18 . By J oH sO X L E Y j
in-4", I-ondon, 1820.