Lfs naturcLs de Bouka, avec lesquels nous communiquâmes,
avaient une taille moyenne. Ils présentaient absolument tous
les caractères et toutes les habitudes des Papouas, et portaient
comme eux leur chevelure demi-laineuse, longue et ébouriffée.
Les habitants de Port-Praslin à la Nouvelle-Irlande, ceux de
l’ile d’York dans le canal Saint-George, ne différaient point de
ceux-ci ; seulement, il y avait |iarmi eux un plus grand nombre
d’hommes grands et robustes. Mais plusieurs individus, dans
le nombre, étaient remarquables par la teinte jieu foncée de
leur jieau; cc qui les rapprochait de la couleur jaune faiblement
bronzée des Océaniens.
La figure des vieillards de ces diverses peuplades était généralement
calme, sereine ct impassible. Cependant, nous observâmes
des changements assez brusques daus le jeu de leur
physionomie. A la fausseté, aux regards perfides des uns, étaient
opposés la défiance et les soupçons des autres, la bonhomie ou
la confiance d’un petit nombre. Ces peu|tles ne hérissent point
leur chevelure comme certains Papouas; car cette mode n’est
suivie que par quekjues tribus.
Si nous examinons, enfin, la conformation physique des habitants
de la grande île de Madagascar, connus sous le nom de
Madécasses proprement dits ", nous trouverons, au milieu des
trois ou quatre variétés humaines qui habitent cette.grande ile,
Plus lo in , i l a jou te, après avoir séjourné au milieu d’eux ( t . 11, p. i 35 ) : Les naturels
ces îles paraissent être une race fort inférieure à celle de T on g a , et ap-
proclier davantage de la conformation des Nègres. La langue est dure, et emploie
plus souvent la consonne r. C ’est au point que, malgré que les îles Fidjis soient très-
voisines des îles de T on g a , le langage diffère liien plus entre ces deux arcliipcls que
celui de Tonga, par exemple, avec les Sandwich, qui en sont séparées par une distance
neuf fois plus considérable.
‘ Consultez Hist. de Madagascar, i vol. in-Zj®; et R o ch on , Voy. à Madagascar,
I vol. in-8°, p. i 5 .
des Nègres dont les membres sont proportionnés avec régularité
, ct souvent dessinés avec vigueur. Ces Madécasses ont une
taille bien prise, et, jjarmi eux, on observe un très-grand nombre
de beaux hommes. Leur chevelure, médiocrement laineuse, est
nouée sur l’occiput par gros flocons; la peau est de coidcur
brune, mêlée de jaune; le nez est légèrement épaté, la bouche
grande; en un mot, l’ensemble de leurs traits, (|ui est régulier,
servirait en grande |)artie à tracer le portrait d’un Papoua de
Doréry, de Birare ( Nouvelle-Bretagne de Damjjier), de la Nou-
velle-Irlaiidc ou de Bouka Il nous reste â généraliser les habitudes
de cette grande famille.
Les Papouas vont nus. Jamais nous ue vîmes les habitants
des îles Bouka, de la Nouvelle-Bretagne et de Port-Praslin cacher,
par le moindre voile, les organes sexuels. Les naturels de Doréry,
ainsi que les Papous hybrides, sont les seuls qui fassent
exception à cette coutume; et, bien qu’ils ne sachent point faire
de tissus, ni convertir les écorces d’arbres en étoffes, ils em-
jdoient comme ceinture des sortes de toiles naturelles et grossières,
qu’ils retirent des enveloppes florales du cocotier ou des
gaines membraneuses des feuilles du bananier. Les tribus ((ui
vivent sur les côtes de la partie Nord de la Nouvelle-Guinée,
ayant, chaque jour, des communications avec les Mtdais, et surtout
avec les Guébécns, en reçoivent en échange d’oiseaux de
paradis, d’écallle de tortue, ou par la vente des esclaves, des
toiles de coton teintes en bleu ou en rouge, et qui sont destinées
aux femmes. Ils ont aussi adopté l’usage de chapeaux larges el
pointus, laits à la chinoise avec des feuilles de pandanus, cousues
' « Parmi les liabitants de la Louisiade qui vinrent en pirogue le long de nos na-
« vires, et dont la chevelure était laineuse et la peau olivâtre, j ’en remarquai un aussi
« noir que les Nègres de Mozambi<{ue, avec lesquels je lui trouvai beaucoup de rap-
« port. » ( L a b illa rd iè r e , V o y ., t. I l , p. 276 , in-4®.)